[Terminé] Tu as bien tout noté ?

Beaucoup de choses étaient bizarres et étranges, encore plus avec lui. Dans un certain sens, Jacob était dépassé par les circonstances.

"Un grand froid, ça n'est pas si commun que ça."

Et ceci pointait, à nouveau, vers la même personne. Inquiétant ou amusant ? Il ne savait pas trop. Si ça se trouve, tout ceci n'était qu'un biais de confirmation, qu'il se raccrochait a ce qu'il connaissait pour ne pas trop paniquer.

"Au point où nous en sommes, le bizarre ne me dérange plus tellement. C'est plus une question de savoir ce qui n'est pas étrange avec toi. Sans vouloir être insultant, bien sûr, je trouve tout ceci très intéressant."

Un peu trop, peut-être. Le mystère attire la curiosité et peut bruler ceux qui s'en approchent trop. Mais la dangerosité n'est-elle pas une promesse d'histoire ? Tout est à double tranchant dans l'univers.

"Peut-être qu'être un rassemblement de personnes est l'occasion d'oublier le passé et de se reconstruire."

Le renouveau par la destruction. Ça n'est qu'une possibilité bien sûr, il restait libre de sa destinée. Ici, Jacob voulait relater des faits et non écrire le futur d'une histoire.

"Nous pouvons faire ceci, oui. Quelque chose ne dit pas que vous avez besoin de vous reposer."

Une évidence, il était presque insultant de le dire à haute voix. Et l'écrivain lui-même était relativement secoué par cette expérience, même s'il ne voulait pas le montrer.

On était maintenant bien au chaud, dans une auberge sympatoche bien que pas très chicos, enfin d'après ce que je pouvais déduire des goûts de mon poto l'écrivain, qui j'imagine doit préférer les palaces d'Eaque pour son intellectuelle personne.

"Bon, je vais roupiller mon brave maître plume ! J'ai besoin de me refaire une petite santé ! Profite bien de l'argent pour te payer quelques verres, quelques rôtis et quelques belles gambettes de damoiselles ou damoiseaux, je ne juge pas, si le coeur t'en dit !"

J'avais un mal de tête carabiné à la dynamite et il fallait vraiment que cette journée se termine. Je m'écroulais sur le lit et m'enfonçais dans le sommeil.

"Alors, j'ai bien fait le ménage aujourd'hui, non ?

- Tu as été top comme d'hab et tu le sais !

- J'ai entendu ce que t'as dit à l'écrivain ... T'es sûr que c'est une bonne idée de vouloir la retrouver ? Il y a sans doute une raison si on ne rappelle plus d'elle ...

- Et comment expliquer cette envie de la retrouver alors ? Non, je peux pas croire qu'on ait perdu la tête à ce point. Et puis c'est une autre aventure, non ? T'aimes ça non ?

- C'est pas une question d'aimer ou non, je dois te protéger et je le fais, c'est comme ça ... J'ai juste le mauvais pressentiment que là, ce sera pas pareil.

- Tu as peur ? Toi, tu as peur ?

- Je peux sacrément encaisser et tu le sais mais y a des blessures même le cuir le plus dur peut rien y faire. Si on va jusqu'au bout, faut que tu sois prêt à ce qu'on en crève.

- Si on crève, on crève ensemble, non ?

- C'est l'esprit bonhomme, c'est l'esprit."

Le lendemain matin, je me sentais complètement revigoré, prêt pour de nouvelles bagarres !

Mettre les idées au propre. Séparer ce qui sera du roman et ce qui est véritablement utile. Préparer des lettres. Voilà le programme de la soirée de Jacob. Car ces informations sur cette organisation sont importantes à transmettre le plus rapidement possible. Il ne faut pas que le pays se dise que tout est fini… Ensuite, les faveurs pour ses amis. Et pas n’importe lesquelles. Il savait très bien que ceci allait lui coûter cher, mais qui savait ce qui se cachait derrière ce bonhomme qui était presque une arme inarrêtable ? Et une dernière lettre à préparer, mais pas à envoyer. Il détestait le biais de confirmation, mais il connaissait une jeune femme qui collait bien trop à la description.


Il apprendra plus tard qu'elle cherchera son frère. Le hasard fait bien les choses.

C'est le matin et l'auteur n'est pas encore levé. Je tambourine donc à sa porte, histoire de le bouger un peu, car j'ai qu'une envie, c'est d'attaquer cette nouvelle journée, de bouger et de me dépasser ! Tous les soucis de la veille sont oubliés, décidément, j'avais pas tenu une telle forme depuis un bon bout de temps !

"Hey, monsieur du crayon ! Alors, vous avez une idée de par où on commence ? Je sens qu'on va progresser à une vitesse pharamineuse ! Entre votre ciboulot et mes muscles de pros, votre cortex et mes biceps, je sens que ce sera une simple formalité !"

Je bouillonne et commence à danser la gigue sur le palier. N'en pouvant plus d'attendre, je descends et reprends dans la taverne. L'ambiance est pas tellement chaleureuse, au départ, pas trop du matin les gens du coin, mais ça finit par prendre et nous voilà partis dans une joyeuse sarabande !

Je sens que tout va aller maintenant et qu'elle sera plus qu'heureuse quand je la retrouverai !