Elysion
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L'Arbre-Monde
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Elysionien.ne
Messages : 1363
Date d'inscription : 07/11/2010

Votre personnage et ses relations
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Epreuve 3 - Kobe High School & The Otherlands Empty Epreuve 3 - Kobe High School & The Otherlands

Jeu 7 Déc 2023 - 19:43

   

       
Epreuve 3 - Duo Miroir - Fête de la Paix

       

           
C'est quoi les histoires ?

           

La poussière est retombée, la trêve est actée. Une simple dispute avec un ami, le lendemain d'un conflit mondial, qu'importe, l'ennemi d'hier est maintenant le camarade d'aujourd'hui. Vous êtes réunis pour discuter des conséquences de l'affrontement, tirer votre épingle du jeu, et éviter qu'un tel problème arrive à nouveau.


           
Consignes et limitations

           

Vous avez deux jours pour échanger une réponse chacun, soit un total de deux messages.
Chaque message sera de maximum 1500 mots.
Vous pouvez utiliser un compteur de mots (trouvable ici). Vous pouvez faire moins de mots.
L’épreuve se termine dimanche 10 décembre à 23h59.
Chaque post devra répondre à l’autre comme un reflet dans un miroir. Ce qui se passe dans un message devra  se retrouver dans l’autre, d’un point de vue différent, souvent inverse.


            
Annexes

           

Vous pouvez présenter au début de votre post votre personnage et son univers si vous jugez cela utile. Cela ne compte pas dans les 1500 mots de votre réponse.
Vous pouvez préciser au début de vos posts du vocabulaire spécifique à votre univers. Cela ne compte pas dans les 1500 mots de votre réponse.
Vous n’avez pas besoin d’être inscrit sur Elysion pour poster. Il vous suffit d’utiliser le code de transformation (trouvable ici) pour faire apparaître votre pseudo et votre avatar. Pensez à le tester !
Dans un souci d'accessibilité, nous vous demandons de veiller à coder le moins possible vos messages.

Vous avez la possibilité au début de votre premier post ou à la fin de votre dernier post de préciser:
- que vous ne souhaitez pas de commentaires sur votre texte
- que vous souhaitez des commentaires approfondis sur votre texte
- que vous ne souhaitez pas que votre texte soit lu à haute voix
Si vous ne précisez rien, votre texte pourra recevoir des commentaires simples et être lu à haute voix.

Bon jeu !


       

   

Anonymous
Mathéo Takahashi
Invité

Epreuve 3 - Kobe High School & The Otherlands Empty Re: Epreuve 3 - Kobe High School & The Otherlands

Dim 10 Déc 2023 - 16:18
OK commentaires approfondis

Mathéo Takahashi

Notes de l'auteur:

Attention TW: bien que relativement métaphorique, mieux vaut prévenir que guerrir: mort et violence
1500 mots tout rond

Je te contemple, subtil amas de couleurs, déposées au compte gouttes par le fossoyeur. Tu souris, tes joues sont roses, tu rayonnes d’indécence. Me nargues-tu ? Vil personnage que tu es, tu avais sans doute déjà tout prévu, une partie et on n’en parle plus ? Si seulement cela pouvait être si simple… As-tu déjà oublié tous les maux que nous nous sommes affligés ? As-tu décidé d’effacer toutes nos rancunes ? Tes couleurs, tu le sais, sont pourtant indélébiles. Une infortune. Les estomper ne serait pas même possible, j’ai tenté à m’en éroder la peau. Ta victoire ne mérite aucun drapeau. Crois-tu qu’il suffise de m’éclairer de tes UV artificiels pour que l’un d’eux, d’un blanc immaculé, puisse s’élever dans le ciel ? Nous sommes toujours en guerre, ne prends pas notre repos pour ce qu’il n’est pas, la paix entre nous adviendra lorsque ma stèle s’érigera.  

Ignorons-nous donc Nyan cat. Sans toi, je rêve à des vies moins mortuaires, monochrome et contraire. Je suis appelé... là où le monstre ne peut aller. Un chant de sirène aux notes désaccordées, aucune envolée aucune volupté mais une douce agonie entourée de normalité. Oh, je sais que j’aurais à ruser, coup après coup sur échiquier, il se pourrait même que j’en sois démasqué. Seulement, là bas, mon espoir zombifié et décoloré s’en sortirait décoré. Oui, rien ne serait facile mais mieux vaut un ciel gris qu’une vie de banni. La joie que tu me promets est belle, elle me donne envie d’essayer une paire d’ailes. Seulement, cela ne prend pas, je sais qu’elle n’est qu’une chimère, irréelle au mieux, au pire sanguinaire. Pardonne moi donc si en somnambule, je me détourne de ce face à face auquel tu m’invites et m’en retourne dans ma bulle. Ta mélodie opaque et agressive ne peut désormais plus me retenir. Je vois tes ombres en arrière plan jaillir. Tu mens comme tu respires et tu caches tes mensonges bon gré mal vent. Adieu, vieil ami, enfer de toutes mes nuits. Cette salle d’arcade ne sera pas mon tombeau, dans mon cœur tes couleurs remontent déjà bien assez haut. Une nausée, un trop plein de maux. Il ne suffit pas d’un jeton pour tout réparer. Je te tire ma révérence avant même d’avoir joué, que ta luminescence disparaisse dans mes regrets.  

Je bifurque, prêt à ravaler mon âme, Nyan Cat. Mais ta démo se lance et tu virevoltes de plateforme en plateforme. Ton costume tartiné dévoile ses envies au grand jour, tu récoltes sucreries et douceurs sur ton parcours. Tes mouvements manquent de puissance. Pour autant, sur ta face se colore ta jouissance. Tes seules embûches semblent être ton propre joug. Rien ne te ralenti plus que ta fougue. Tu peux voler Nyan Cat mais encore faut-il savoir te gouverner. Le batifolage à ses limites, cette fois-ci tout est dit, au revoir l’ami.

Me voici prêt à décoller mais de nouveau tu m’empêches de te quitter. Cela devient lassant, nous devrions nous arrêter. Sur l’écran titre, tu apparais. Tu me défis de ton spectre chromatique, brave et heureux à fendre l’air. Tu es si funeste arc-en-ciel de malheur mais qu’à cela ne tienne, je serais ton joueur et adversaire. Cette fois, pas de quartier, je joue ma carte maîtresse : la troisième loi de Newton et son effet tributaire. J’enfile une pièce et prend les rênes, je te commande de mouvements sommaires. Rien d’amusant, je désespère. Ton fond sonore m’exaspère. Un tremblement de terre secoue néanmoins ma poitrine, là dedans quelque chose s’éveille comme par magie. Je me sens pris à mon propre piège, il semble qu’il n’y aura pas d’entrechoquements répulsifs mais un siège.

Le sucre et moi avons en effet quelques affinités. Sous mes coups appuyés, la colorimétrie s’avère être une calamité. Un féroce combattant rend à mon cœur ses couleurs vermeilles. Et toi, tu planes en coloriant l’espace de ton arc-en-ciel. Heureux comme un oiseau qui quitte la terre, du rouge au violet tout semble moins mortifère. Tu me surprends, Nyan Cat. Tout semble si simple pour toi. Comme si naître n’avait aucune importance, comme si ta croissance ne tenait qu’à cette danse, tu flottes et papillonnes au grand jour. Est-ce l’amour qui te jouerait des tours ?

J’en connais quelque chose et tu sais, lui et toi avez quelques points communs. De lui aussi se dégage de majestueux rayons multicolores, une prouesse pour un simple humain. Dans son royaume, d’ailleurs, tu serais bien. La gelée qui te colle aux miches y trouverait d’autres arômes. Cet amour là a plus de saveur que notre binôme. Dans ton RVB, il n’y a pas assez de teintes pour le représenter mais n’aie crainte car dans ses yeux chocolat toutes tes couleurs se déploient. J’en oublie mon trépas et notre combat, je vacille. L’amnistie n’a pas même besoin d’être prononcée. A ses pieds, je jette toutes mes armes et boucliers.

Malheureusement, notre problème reste le même. Ses sourires ne sauraient rien y faire. Ton jeu n’a rien de ludique, il ne tient qu’à un clic. Un moment de faiblesse et notre monde flétrie. De niveau en niveau, notre gourmandise augmente et voilà qu’arrivent bien des tourments. Tes ennemis ne sont pas des plus effrayants mais si tu t’y heurtes ils t’arrachent la jugulaire avec les dents. Derrière leurs airs sympathiques se cachent les pires immondices, j’en tremble de peur, j’en vomis. Qu’adviendrait-il s’ils te découvraient ?

La panique me gagne. Sous leur prisme, tout me semble défaillir. Toi, tu vagabondes de haut en bas, je m’inquiète soudain pour ta barre de vie. Est-elle suffisamment solide ? Trois misérables cœurs s’affichent… Je commence mon deuil, un cœur c’est fragile, ça se brise.

Frénétique, j’appuie sur tous les boutons. La machine a du mal à suivre, tu planes un peu trop. Les regards alentours se délectent de mes sueurs froides. De mes yeux apeurés, je constate leur air sournois. Je prends honte, je baisse la tête. Qu’est-ce qui m’a pris de me lancer dans cette partie ? Mon crâne me lacère, je deviens photophobique.

Il m’aime… un peu ? Beaucoup ? Passionnément ? À la folie ? Mes pétales fanent, l’embarras m’étouffe. Mes doigts se bloquent, tu percutes un ennemi de plein fouet. Pour toi plus d’ailes, plus de pain toasté. Adieu à tes jolis reflets irisés. Tu deviens livide, ton image se fige. L’écran s’éteint, le game over s’affiche… Je n’ai pas su te protéger.

Pour nous deux, il n’y a pas d’happy ending. Mon cœur se serre, comme toi il se désagrège. Je fixe la machine, les yeux humides. Cela fait mal, si tu savais… de perdre tout espoir, toute dignité, ce que tu es. De notre match personne ne sera sorti vainqueur. Cela m’afflige plus que je ne l’aurais pensé, je crois qu’au fond de moi j’aurais aimé que ce ne soit pas ton heure.

Le vide aspire mon énergie, comme un vampire il m’ôte peu à peu la vie. Mon corps ne m’est plus utile, il n’est qu’une marionnette de bois futile. Qui tirera mes ficelles dorénavant ? Vais-je enfin avoir une vie normal à présent ?  Mes épaules s’affaissent. Je ne suis plus certain de ce que cela est censé vouloir dire. Tu n’es plus et je réalise… ma gorge se serre, sans toi, je suis fini. Bel arc-en-ciel, c’est terrible … je crois qu’en fait, j’aurais préféré disparaître avec toi.

Dans un murmure, je te lance en désespoir : « Ne meurs pas… »

J’appuie sur start mais rien n’y fait. Est-ce trop tard pour faire machine arrière ? Il y a tant de choses que j’aimerais te partager, tant à découvrir avec toi. Et puis, il y a ce garçon dont je t’ai parlé. Tu ne peux pas me fuir, tu ne peux pas faiblir. Si tu meurs que me restera-t-il de lui ? Je t’en prie, tu dois vivre. Si tu succombes, mon amour succombe aussi.

La gorge nouée, je fouille mes poches. Dans le fond, une pièce me mord le bout des doigts. Je m’empresse de l’extirper hors de sa cachette. Clac, elle descend dans tes mystères.

« Tu peux tout recommencer. Dans l’univers tout se transforme, rien n’est détruit. De tes cendres peut émerger la vie. Retrouve tes ailes et reconstruis, toi seul doit décider de ce que sera ta suite. Nyan Cat, que de mes ténèbres jaillisse ta lumière. En échange, je t’emprunte ton arc-en-ciel ».
Anonymous
Nyan Cat
Invité

Epreuve 3 - Kobe High School & The Otherlands Empty Re: Epreuve 3 - Kobe High School & The Otherlands

Dim 10 Déc 2023 - 16:45
OK commentaires approfondis

Nyan Cat

Notes de l’auteur:

Attention rappel TW: bien que relativement métaphorique, mieux vaut prévenir que guérir: mort et violence


Les cendres se rassemblent, les corps grisés se reforment et se colorent. Les flammes du Bone Fire dansent à nouveau dans l’obscurité d’une éternelle nuit. La renaissance est une symphonie silencieuse où les teintes délavées retrouvent un éclat oublié. Nyan observe ses changements. Il est spectateur émerveillé de sa propre transformation, ressentant l’écho persistant d’une vie passée et plus encore résonnent en lui mécaniquement les souvenirs fragmentés de son extinction, la douleur de sa désintégration, l’éclatement de son être en un grenat kaléidoscopique. La danse du feu s’apaise, le laissant comme seul symbole des miracles du Dieu de ce monde. Mais chaque réminiscence à un prix et ce n’est malheureusement pas celui d’une pièce lancée dans l’Univers. Bien qu’éblouissante, la résurrection porte en elle l’empreinte indélébile de la souffrance. Dans la lueur vacillante des langues mourantes, Nyan pressent la possibilité d’une nouvelle aventure et la promesse d’une résilience qu’il doit payer. Lui pourtant n’avait rien demandé.

La voûte céleste, habituellement si familière, lui semble désormais lointaine, inaccessible et il sait que l’essentiel a changé. Les ténèbres l’enveloppent. Le prisme de sa vie a éclaté, dispersant sa lumière, maintenant perdue et rendue à l’Infinité. A la manière d’un membre fantôme, il ressent au plus profond de lui l’absence, le vide persistant de ce fragment qui lui a été arraché. Il ne lui permettra plus de saluer les étoiles sans se perdre dans l’univers. Ni de sauter de sapins en nuages, de virevolter de plateformes en plateformes. Ni de se déplacer aussi vite qu’une glissade sur dos d’arc-en-ciel, avec pour arrière plan l’immensité de la voie lactée. Le voilà seul et perdu, petit, sous un ciel immense et froid où chaque étoile est un rêve qui ne lui appartient plus car hors de portée. Il en avait déjà vu tant tomber.

Naïf et des rêves chevaleresques plein la tête, animé des plus pures et nobles intentions, il a ployé le genou devant L'Ombre. La voie dans laquelle il s'est engagé, pour l’Amour, pour la paix, la liberté, lui a pris bien plus que la raison. Son existence est altérée, malgré les supplications de son allié. Tout système tendant vers le désordre, sa vie autrefois relativement ordonnée et colorée s’évanouit dans le chaos. Ses souvenirs immédiats s'estompent déjà, se mêlent à l'oubli, ne laissant qu’un sentiment d’égarement, des traumatismes, des pertes et désormais l’altération de sa perception du monde, conséquences de ses choix, de ses actions qui ont entraîné des réactions équivalentes. Son être n’est plus qu’un spectre, son essence dévorée par ses quêtes. Ancien prisonnier de ses convictions, il ne réalise que maintenant son enfermement et l’abîme dans lequel on l’a précipité.

Il ne sera pas Wagner. Il le sait. Il l’a décidé. Jouet du destin, jouet du diable, poupée de bois futile, il se refuse à se laisser tirer les fils et mener vers un nouveau combat qui ne lui appartient pas. Il a déjà donné de sa personne dans une lutte sans merci, arborant fièrement des couleurs qui lui ont été ravis. Belliqueux, il ne l’a jamais été. Il ne nourrit aucune rancune envers cet allié qui, sans qu’il ne sache pourquoi, lui en voulait. Caché derrière lui, n'a pas su le protéger mais à force de prières, il a pu le réanimer, bien qu’incomplet. Un clic aurait pourtant pu le sauver. Nyan ne peut que honorer ce précepte du Stoïcisme et accepter ce sur quoi il n’a aucun contrôle. Par contre, du théâtre des atrocités, sa révérence il peut tirer. Cette fois-ci, tout est dit, au revoir l’ami.

« Moi, je ne peux pas continuer... », murmure l’infirme résigné, une lucidité fugace s'évaporant déjà. « Mais toi, tu peux encore voler seul de tes propres ailes. »

Il parle, oubliant à qui il s'adresse, conscient de cette clarté s’assombrissant déjà de sa mémoire. Dans les larmes de sa peine et sa douleur se dissolvent les souvenirs qu’il tente maladroitement de retenir. Ils lui glissent entre les doigts comme les manettes d’un jeu désuet. Jadis source d’amusement, de divertissement, offert aux autres par Amour, son corps n’est plus qu’une machine défaillante dont les mouvements n’ont plus la même volupté, la même envolée. Sa réalité, désormais égarée entre les couloirs de l'oubli, lui échappe lentement. Dans cet état d'égarement, il se surprend à désirer retrouver ce sentiment de légèreté, le sentiment de paix qui l’habitait durant ses jeunes années. Un tout autre monde, loin des batailles, du bruit, des luttes, des maux infligés dont on ne peut sortir que zombifié ou décoloré, la stèle décorée.

Le concept même de la renaissance lui offre l’opportunité  de trouver un nouveau départ, de laisser derrière lui le flot de tourments, de se détacher de ses souffrances et d’une lutte intérieure continuelle. Dans la confusion, trouver la capacité à se relever et avancer. La vie n’est qu’éphémère et il préfère bien vivre en banni que contempler un ciel gris. C’est drôle quand il y pense, dans un jadis pas si lointain, le monochrome cherchait à l’étouffer et aujourd’hui c’est lui qui s’en émancipe, remontant la pente, conscient qu’il existe pour lui un avenir teinté de nuance qu’il n’aurait pas soupçonnées. Il sourit, ses joues sont roses, il rayonne d’indécence, contemplant le subtil amas de couleurs, déposées au compte goutte par le fossoyeur…
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