Epreuve 4 - Esquisse et Nano Shingeki
Epreuve 4 - Esquisse et Nano Shingeki
Bon gré mal gré, vous voilà embarqués dans un concours de talents ! Profitez de l’occasion pour fanfaronner, vous attirer l’admiration des spectateurs… ou tenter de ruiner le travail de vos concurrents ! Le tout avec humour, évidemment.
Vous avez deux jours pour échanger une réponse chacun, soit un total de deux messages.
Chaque message sera de maximum 1500 mots.
Chaque texte devra faire écho au texte de l’autre. Cela peut être dans la structure du texte comme dans un élément qui y est repris par exemple, au-delà du thème général. L’écho doit être suffisant pour être remarqué, sans tomber dans la facilité (utiliser le même code de présentation, la même phrase d'accroche, répéter un même mot par exemple n’est pas suffisant pour un écho.)
Vous pouvez utiliser un compteur de mots (trouvable ici). Vous pouvez faire moins de mots.
L’épreuve se termine dimanche 10 décembre à 23h59.
En contrainte supplémentaire, nous sélectionnerons aléatoirement - promis ! - deux types d'humour que vous devrez employer dans votre Duo, un par joueur. A vous de vous les répartir selon votre préférence !
Votre texte devra intégrer cet humour dans le fond ou la forme. Votre mission, si vous l'acceptez, est de faire rire le lecteur !
Vous pouvez présenter au début de votre post votre personnage et son univers si vous jugez cela utile. Cela ne compte pas dans les 1500 mots de votre réponse.
Vous pouvez préciser au début de vos posts du vocabulaire spécifique à votre univers. Cela ne compte pas dans les 1500 mots de votre réponse.
Vous n’avez pas besoin d’être inscrit sur Elysion pour poster. Il vous suffit d’utiliser le code de transformation (trouvable ici) pour faire apparaître votre pseudo et votre avatar. Pensez à le tester !
Dans un souci d'accessibilité, nous vous demandons de veiller à coder le moins possible vos messages.
Vous avez la possibilité au début de votre premier post ou à la fin de votre dernier post de préciser:
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- que vous souhaitez des commentaires approfondis sur votre texte
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Si vous ne précisez rien, votre texte pourra recevoir des commentaires simples et être lu à haute voix.
Bon jeu !
- AnnaEaquien.ne
- Messages : 81
Date d'inscription : 24/06/2022
Votre personnage et ses relations
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Re: Epreuve 4 - Esquisse et Nano Shingeki
/Hrp/ Oui pour les commentaires simples et approfondis et la lecture à voix haute. /Hrp/
Hyperviolence, sexualisation à outrance, concepts débilitants, humiliations en direct… Cette édition saisonnière du concours le plus célèbre du monde n’a-t-elle pas tout pour marquer une nouvelle ère culturelle ? Votre serviteur s’est invité à la première et vous fait part de son témoignage, tout empreint de sa fascination pour Gobseck, la productrice à l’origine de cette idée brillante.
5 h 37, avec l’équipe technique, je patiente dans un local sombre, humide et glacial. Gobseck s’agite dans tous les sens et multiplie les instructions. Les candidats ne vont pas tarder à arriver. « On a du QI de compétition cette année me glisse-t-elle avec un sourire. Faut aussi ajouter qu’on a progressé sur l’inclusivité… Allez, je vous gâche un peu la surprise, mais… On a un aveugle ! Oui, un vrai qui voit rien, j’ai fait les tests avec les doigts. Il a même son clébard tout moche. Bon, pas certain qu’il passe la première épreuve, mais quand même, c’est émouvant bordel, ça, c’est les émissions que j’aime produire. »
Elle se retire dans sa loge pour dit-elle se livrer à un véritable moment intime. L’un des caméramans me confie qu’elle est comme ça. L’an dernier quand un participant a été lentement dévoré par des hybrides thermites piranhas, ça l’a bouleversée. Impossible pour elle de se réjouir pendant au moins cinq minutes du record d’audience. Terrible en effet.
Un signal annonce le début. Je suis amené dans une pièce dissimulée d’où on peut observer tranquillement la scène à venir. Les candidats sont projetés violemment sur le parquet vermoulu par ce qui semble être les anus d’un quelconque animal-RER. « C’est un peu comme une renaissance me confie Gobseck ». Un accouchement fécal donc.
Et c’est parti. Ils sont saisis par d’étranges tentacules, organiques ou mécaniques, à vous de juger, qui les dévêtissent jusqu’à ce qu’ils soient en petite tenue. Gros plan sur les demoiselles et les damoiseaux pourvus d’une belle intelligence physique. Musique comique et zoom pour les autres. La porte s’ouvre. La course dans la neige débute. Les percureuils, mon dieu cinq ans d’école de journalisme pour ça, partent à la poursuite des malheureux êtres trottinant dans le froid. L’aveugle étonnamment ne se débrouille pas si mal. Lui court dans le bon sens. Bravo, l’aveugle.
Au bout de quelques minutes, Gobseck revient dans le bâtiment. Elle descend de son aigle mégaphone et éclate de rire. « Oh ! Vraiment, cette année, c’est du grand art. J’en avais repéré un, il y a quelques mois, dans un bar bien pouilleux. Il s’était mis à pisser au milieu de la salle et il avait un jet incroyable ! Alors, le voir là en train d’essayer de noyer les percureuils… Je sens que je suis faite pour découvrir les talents. Vous avez bien eu en gros plan quand il lui perce… Ah oui, c’est sur l’écran, oh magnifique. Allez, le journaleux, on passe à la prochaine étape, le direct n’attend pas ! »
Je suis surpris par sa force étonnante pour sa petite taille. L’information, notamment quand elle est aussi capitale, n’attend pas non plus, alors je plonge à ses côtés dans l’espace étroit d’un quad aux designs tapageurs, mais complètement dans la mouvance actuelle, me certifie Gobseck. Tout de même, je suis étonné qu’il ne soit pas à moteur, mais tracté par des enfants. Quel progrès ! Nous arrivons sur les lieux de la deuxième épreuve. Pour le moment, le direct est interrompu par l’habituelle page de pub de trente minutes. C’est important de laisser un temps de relaxation au public après un programme exigeant. J’observe avec attention le travail des soigneurs qui manie avec grâce un matériel haut de gamme comme des scies à métaux et des marteaux chromés. « On a un partenariat avec plusieurs enseignes de bricolage. C’est vraiment une collaboration précieuse et bien plus économique qu’avec ces voleurs de la croix rouge. Rien de pire que l’associatif. » Gobseck crache au sol pour ponctuer son propos.
De nouveau le signal. Le direct reprend et les candidats doivent cette fois-ci escalader un immense mur de coussins, d’une prestigieuse marque d’ameublement. Mais bien évidemment, l’aspect ludique et à suspense du divertissement repose sur le fait que certains sont remplis, non pas de plumes, mais d’explosifs.
« Des scorpicérines pour être précis. Ah, c’est immonde comme bestiole. J’adore. Leurs explosions rendent très bien à l’image. »
L’aveugle tire encore son épingle du jeu. Son sens du toucher lui permet de repérer les bons coussins des mauvais. Incroyable. Cette émission nous apprend décidément la tolérance.
« C’est vraiment philosophique tu vois. D’habitude les murs, c’est l’ennemi naturel des aveugles ... Et là, il le franchit. On se sent petit bordel. »
L’épreuve d’escalade se conclut donc et les équipes de nettoyage arrivent déjà. La propreté est très chère aux yeux de Gobseck. Littéralement très chère me montrent-elle en me détaillant différentes factures. Cette fois-ci, je n’ai pas le droit au quad, mais à un ascenseur lui aussi atypique. La productrice, écologiste convaincue comme vous allez le découvrir, m’explique qu’il est alimenté par les restes des candidats qui offrent un combustible précieux. Nous arrivons rapidement sur le plateau de la troisième épreuve.
Devant nous s’étend, non pas quarante siècles d’Histoire, et oui mon petit Jean-Mich, tu n’écris pas pour un magazine scientifique, mais pour la presse people, mais une piscine de quarante mètres, ce qui est tout de même très impressionnant. Les participants ne sont plus très loin et quittent le mur via d’immenses toboggans. Encore un judicieux placement de produit ?
« Ah non me dit Gobseck. C’est de la récup ça, quand je vous dis qu’on pense à la planète ici. On les utilisait pour un projet précédent “Glissade ? Mais jusqu’où ?”, ça n’a pas trop marché, faut avouer aussi qu’on avait mal calculé l’atterrissage. Trop de pertes quoi… Dommage, le générique était chouette. »
Encore une fois Gobseck eut une petite larme et je comprenais un peu plus à chaque instant en sa compagnie, à quel point au-delà de la femme d’affaire brillante, il y avait un être sensible.
« Bon, je t’explique le concept. La piscine est pleine d’un liquide étrange, radioac, je sais plus quoi. L’effet sur les poissons est dingue. Ils deviennent énormes et très agressifs. Alors là tu dois te dire, mais on se fait chier, ça ressemble à la première épreuve… Mais non ! Les poissons, il faut pas les fuir, il faut les chopper ! Car le clou du spectacle ! C’est de les cuisiner et de les faire manger à notre jury ! Ah non c’est pas des chefs, c’est des condamnés. C’est le côté social de l’émission, on fait aussi dans la réinsertion. »
Les candidats s’élancent et il faut noter l’approche artistique de l’équipe technique qui parvient même dans un espace aqueux à obtenir des visuels superbes. Un bonbon ce poisson, remarquable la petite vague. L’aveugle, est-ce de la discrimination que de ne pas m’être renseigné sur son nom ?, forme un duo du tonnerre avec son… reprenons la terminologie de Gobseck, son clébard tout moche.
C’est maintenant le moment clef, celui de la dégustation. Le non-voyant, j’ai eu le prix d’éthique en première année d’école, remporte la palme en n’assassinant que trois membres du jury. Note pour moi-même, chercher une liste des grands chefs qui voient rien.
C’est maintenant la fin de l’émission. La semaine prochaine, le brillant candidat malvoyant et les quelques autres seconds couteaux encore présents, devront se départager sur une épreuve de deltaplane cousu en tente de sans-abri. Que de suspense !
Pour conclure cet article, votre humble serviteur vous proposer une interview exclusive de la très occupée et particulièrement rare dans les médias, elle n’a réalisé que dix-sept entretiens hier… Gobseck !
Gobseck, tout d’abord bonjour, et comment allez-vous suite au succès de ce premier direct ? Vous attendiez-vous à un tel scénario ?
Bonjour, Jean-Michel, je vais évidemment très bien après non pas un succès comme vous dites, mais un putain de record d’audience ! Ah ah, vous faites moins les malins de m’avoir licencié les propos suivants particulièrement hostiles à l’égard de plusieurs grands diffuseurs n’ont pas été conservés je vous baise tous oups. Bon et pour ce qui est du scénario, non surprise totale, qui aurait pu prévoir de tels événements ? Non, ça, c’est rien c’est le script, ne touchez pas.
Quels sont vos projets pour la suite ?
Oh, eh bien des tas, je suis une hyperactive comme on dit, et non juste une gigantesque chieuse, n’est-ce pas une telle violence ne pouvait être inscrite dans nos lignes et pour citer un philosophe très célèbre « Est-ce que ce monde est sérieux ? Est-ce que ce monde est sérieux ? » pour vous donner un scoop, on prépare une version all star pour bientôt. D’ailleurs l’aveugle là, notre star, hop fin de prochaine émission, bim dans le formol et on le ressort dans quelques mois. Oui, oui, c’est dans son contrat, tout est légal, ne vous inquiétez pas. D’ailleurs, j’ai bien aimé votre travail aussi le scribouillard, allez choppez-moi ça…
Suite à cet article, Jean-Michel de la Mare fut forcé de participer éternellement à l’émission « Je suis un journaliste, sortez-moi de là ! ».
Nous ne l’oublions pas.
- CécilienInvité
Re: Epreuve 4 - Esquisse et Nano Shingeki
- Explication:
Les individus qui se réveillent dans l'Esquisse se retrouvent souvent avec des souvenirs modifiés de leur vie sur Terre. Ils se trouvent plongés dans un univers où les lois de la physique et de la logique sont radicalement différentes de celles de notre monde. Dans cet environnement, des altérations physiques sont possibles. De plus, ils rencontrent des phénomènes qui sembleraient bizarres pour un humain, comme un ours parlant, un canard au bec trompettiste, des objets animés, ou des variations dans la gravité, qui deviennent progressivement normaux pour eux.
Cécilien, en se réveillant dans l'Esquisse, a retrouvé son ouïe, qu'il avait perdue sur Terre, mais au prix de sa vue, qu'il a perdue dans ce nouveau monde.
Comment suis-je arrivé dans ce joyeux cirque ? Si un jour vous me posez la question, je risque de vous répondre avec un haussement d'épaules et un sourire perplexe. Tout ce dont je me souviens, c'est d'une soirée où l'alcool coulait à flots et d'une conversation loufoque qui, contre toute attente, s'est transformée en réalité. Me voici maintenant, entouré d'une foule de concurrents surexcités, dans une pièce où la chaleur se fait aussi rare que la propreté. L'air est un cocktail détonnant d'humidité, de moisissure et d'une vague de transpiration qui ferait pâlir un sauna.
Après avoir été jeté dans cette pièce et dévêtu de force par quelque chose de visqueux et ventouseux, je tâche de rester calme et d'apaiser ma pudeur face à cette situation pour le moins inhabituelle. Après tout, je ne suis probablement pas le seul participant réduit à cette tenue minimaliste. La seule différence, et non des moindres, c'est que contrairement aux autres, je ne peux voir personne autour de moi dans le même état.
Le tout en me demandant si cette compétition est un test de survie ou une épreuve comique imaginée par un producteur de télévision un peu trop créatif. Entre les cris des candidats, les encouragements enthousiastes et les commentaires absurdes du présentateur, c'est comme être le personnage principal d'un anime excentrique. J'ajuste mon bandeau – non pas pour des raisons pratiques, mais parce que ça a l'air cool – et je me prépare pour le grand saut.
Le froid mordant de la neige sous mes pieds nus me fait lâcher des cris peu virils. Chaque pas est un choc glacial, une épreuve de résistance contre la morsure du gel. Nour, dans sa fougue, semble se délecter de la neige épaisse, son enthousiasme tranchant nettement avec mon inconfort. J'espère ardemment qu'elle a saisi l'objectif du jeu et qu'elle me mène dans la bonne direction. Pendant ce temps, je me concentre sur le son des clochettes de son collier, un jingle joyeux en contraste total avec mon combat contre les éléments.
La course s'étend à l'infini, avec des cris variés – certains de plaisir, d'autres de peur – résonnant tout autour de moi. Je perds tout sens de l'orientation au milieu de ce chaos. Derrière nous, un mélange bizarre de bruits de perceuses et de petits cris d'écureuil se fait entendre. Je n'ai aucune idée de ce qui est en train de nous suivre, mais je suis soulagé de ne pas pouvoir le voir. Nour, elle, semble intriguée par ces sons.
Soudain, elle dévie de notre trajectoire initiale. Est-ce que mon excellente chasseuse a décidé de poursuivre une de ces créatures ? Les sons de couinements et de poursuite s'intensifient, créant une cacophonie presque comique. Mais alors, tout aussi subitement qu'elle a commencé, la chasse se termine. Les couinements s'amenuisent en une agonie lente, indiquant que Nour a sans doute capturé sa proie.
L'arrivée à la fin de cette course surréaliste me laisse à peine le temps de reprendre mon souffle. Devant moi se dresse le prochain défi : un mur géant de coussins. Cependant, il y a un piège – certains coussins sont explosifs ! Comme disait un sage inconnu (ou peut-être pas) : "Dans la vie, il faut toujours s'attendre à l'inattendu, surtout lorsqu'il s'agit de coussins explosifs."
Alors que je me tiens devant ce mur de coussins, je ne peux m'empêcher de penser : "Qui, dans l'Esquisse, a eu l'idée d'un mur d'escalade avec des coussins explosifs ?" C'est comme si un enfant avait pris le contrôle de la conception des jeux. Et pourtant, me voilà, prêt à grimper ce monument à l'absurdité.
Mes mains glissent sur les coussins, cherchant les pièges. Certains sont doux comme des nuages, d'autres raides comme des planches de bois. "Ah, celui-ci sent comme s'il était rempli de vieilles chaussettes... probablement sûr." Je grimpe, évitant soigneusement les pièges explosifs.
Soudain, un coussin émet un bruit de tic-tac. "Ah non, celui-là semble être sur le point d'exploser. Passons." Je m'écarte juste à temps pour entendre un concurrent moins chanceux se faire catapulter dans les airs. "C'est comme un épisode de 'Tom et Jerry’ !"
Je continue mon ascension, mes mains se déplaçant avec une prudence de ninja. Chaque prise est un calcul risqué, chaque mouvement un pari contre l'explosion. "Celui-ci est trop lisse... celui-ci trop dur... ah, celui-ci est juste parfait !" Je me sens comme Boucle d'Or, mais au lieu de tester des lits, je teste des coussins potentiellement mortels.
Je suis à mi-chemin lorsque je sens un coussin frémir sous ma main. "Euh-oh, ce n'était pas prévu." Je bondis sur le côté, juste à temps pour entendre un "Pouf !" derrière moi. On dirait que j'ai frôlé la catastrophe !
Finalement, j'atteins le sommet, épuisé mais triomphant. Je lève les bras en signe de victoire, écoutant les acclamations de la foule.
Mais encore une fois, point de répit et me voici emmené à l'épreuve suivante - et la dernière, je l'espère-. Sans avoir le temps de comprendre ce qui se passe, me voilà plongé dans un toboggan géant dont les looping me font tourner la tête, et Nour se blottit contre moi, probablement aussi désorientée que moi. Finalement, nous atterrissons dans un bassin d'une substance visqueuse qui sent, disons-le franchement, comme si un putois avait décidé de prendre un bain de boue. La texture est étrange, presque gélatineuse, et je me débats pour trouver mon équilibre dans ce liquide aux propriétés bizarres.
Tandis que j'essaie de m'adapter, une voix grésillante provenant d'un mégaphone annonce la prochaine épreuve : "Chassez les poissons géants et cuisinez-les pour nos juges exigeants !" Je fronce les sourcils, me demandant si j'ai bien entendu. Des poissons géants ? Cuisiner dans ce bourbier ?
Nour semble comprendre l'enjeu plus vite que moi. Ou peut-être est-ce simplement son esprit joueur qui prend le dessus. Elle se glisse avec aisance dans la boue épaisse, se mouvant comme si elle avait trouvé son nouveau terrain de jeu favori. Avec une agilité étonnante, elle capture un poisson géant, le même qui avait tenté une attaque surprise contre moi quelques instants plus tôt. "Bien joué, Nour !"
Maintenant, il me faut cuisiner cette bête. Heureusement, mes compétences culinaires ne sont pas trop rouillées. Je trouve un coin moins tumultueux du bassin et commence à préparer le poisson. C'est un défi de cuisiner dans ces conditions, mais j'improvise avec les ustensiles et les ingrédients fournis qui flottent dans des boîtes étanches à la surface de ce marécage.
Tout en luttant pour ne pas sombrer dans ce marais malodorant, je concentre mes efforts sur la cuisson du poisson. Mes doigts, habiles malgré les conditions, ajoutent précisément la quantité nécessaire de sel et d'épices. "Un peu de sel... un peu d'épices... et voilà !" je murmure, ajustant la cuisson. Peu à peu et contre toute attente, un arôme délicieux commence à flotter autour de moi.
Je me sens un peu comme un chef étoilé dans un décor de film d'horreur. L'absurdité de la situation ne m'échappe pas, et pourtant, j'y prends presque goût. Nour, toujours à mes côtés, semble aussi étonnée que moi de l'odeur agréable qui s'échappe de notre préparation.
Finalement, le moment du jugement arrive. Les membres du jury, dont les visages m'échappent bien sûr, semblent apprécier mon plat. Je devine leurs réactions aux sons qu'ils émettent - des murmures de surprise, des exclamations de satisfaction, suivis par un silence soudain. "Eh bien, l'aveugle," annonce la voix forte du présentateur, "votre plat a été un succès remarquable. Vous n'avez assassiné que trois membres du jury, un nouveau record pour Samurai Sprinter !"
Je souris, un peu gêné, tout en essayant de comprendre toute l'étendue de la situation. Gagner parce que j'ai fait moins de dégâts que les autres...
"Je... Je remercie le jury pour leur... euh... courage ? “
Alors que l'émission tire à sa fin, je me retrouve au centre de l'attention, une sensation à la fois étrange et un peu grisante. Autour de moi, les autres candidats, certains encore couverts de boue visqueuse ou portant les stigmates de leurs propres épreuves culinaires, discutent avec animation de leurs exploits et mésaventures.
Nour, quant à elle, gambade autour de moi, sautillant entre les jambes des candidats et les marres de boue, manifestant sa joie par des petits jappements. Elle semble prendre tout cela pour une grande aventure, un jeu géant où elle a joué un rôle crucial.
Et moi, je ne peux m'empêcher de penser à ce que sera le prochain épisode. Après avoir cuisiné dans un marécage et survécu à un toboggan de l'extrême, que nous réserve cette aventure ? Une course de licornes sur un arc-en-ciel ? Un duel de pâtisserie contre un dragon ?