Epreuve 6 - Nano Shingeki

   

Audiolog du capitaine Hark, conseil pour les futurs capitaines de l'Armée de l'Alliance galactique.

On dit souvent qu'un vaisseau et son équipage sont un être vivant. Les senseurs sont les yeux, l'équipage, le sang, les moteurs, les jambes... une comparaison qui n'est pas très protocolaire, mais que je trouve réelle. De plus, les élèves ont tendance à mieux retenir avec de telles explications.

*soupir*

Donc je suppose que je vais en tenter une pour le thème du jour. Une des fonctions les moins amusantes de notre métier, il est vrai : les combats. Plus précisément, les combats spatiaux, ceux qui engagent directement les hommes étant totalement différents.

Pour un affrontement, de quoi avez-vous besoin ? De votre vaisseau et de son équipage, bien évidemment. Au complet, forcément. Un bon cuisinier entretient ses instruments et les gardes dans un état impeccable afin d'éviter tout tracas, et ceci inclut les subordonnés. Ou devrais-je dire les commis ? Mes excuses, mes connaissances en matière culinaires sont assez limitées.

Où en étais-je ?
Ah oui. Il existe de nombreux protocoles et procédures, mais n'oubliez pas qu'il faut s'adapter à chaque situation. Je dirai que l'instinct et l'habitude permettent de mieux savoir ce qui est nécessaire à chaque "recette" incluant des pirates. Mais en cas de doute, préchauffer tous les instruments, sans dépasser la puissance du réacteur. Je dirai que le minimum requis pour les systèmes de manœuvre est un bon thermostat six, de quoi vous laisser augmenter la puissance si besoin. Laissez les lasers frémir, prêt-à-envoyer la purée, mais je m'avance un peu trop.

Il est également important d'évaluer la gueule du client. On ne sert pas de la même manière un gredin inconnu et un pirate recherché digne d'un critique cinq étoiles. D'ailleurs, dans ce dernier cas, il est conseillé de ne pas cuisiner, plus de quitter l'établissement pour appeler les maitres des "repas".

Heum...

Donc.

En tant que chef cuisinier, prenez l'initiative. Le client sait toujours ce qu'il veut, dans notre cas, rien. Le but est de le surprendre, de deviner ses gouts, et de préparer le pire plat possible.

Merde, cette métaphore est vraiment mal adaptée... Trop tard.

Je dirai qu'il faut garder le temps de préparation, et surtout de cuisson, le plus court possible. Sauf si vous demandez une livraison d'un autre bataillon, auquel cas vous devez gagner le plus de temps possible.

Évitez de vous reposer sur la théorie, reposez-vous sur l'acquis. Si vous sentez que le plat a besoin de plus de saveur explosive, allez-y. ça n'est pas une science exacte, et dans le doute, balancez le tout, fait par un boulgi boulga, et voyez ce qu'il en ressort.

Si le résultat est de la purée de pirate, c'est que l'objectif est accompli.

Bien sûr, n'oubliez pas de nettoyer et de ranger tout ce que vous avez utilisé une fois la cuisine finit. Il s'agit de laisser un plan de travail propre et organisé pour pouvoir l'utiliser le plus rapidement possible la prochaine fois.

Et... je crois que je n'ai rien oublié.

Bordel, ça ne va vraiment pas passer le protocole.

Pas grave.

Mais les conseils sont réels. J'espère que ça n'était pas trop le bazar.

Bon, ça l'était.

Je suppose que ce qu'il faut retenir de tout ça, c'est qu'il ne faut pas me mettre dans une cuisine.


Capitaine Hark, fin d'enregistrement.