[Terminé] Trouver, perdre, retrouver. [pv Grimloth]

Arilith était venue depuis Eaque en bateau. Elle avait parcouru un peu Rhadamanthe avant de se rendre à Cruor. En arrivant à destination, elle se fondit dans les rues, se dirigeant pour l'instant vers une auberge pas trop miteuse qu'elle avait l'habitude de prendre des informations. En y entrant elle salua le tenancier, une vieille connaissance aux yeux verts pétillants et aux courts cheveux bruns broussailleux, doté d'un bon début de muscle du houblon. Elle s'avança jusqu'au comptoir.

-Salut toi ! Ça faisait un moment qu'on t'avait pas vu dans le coin.

L'ange sourit malicieusement.

-Salut Delb. J'avais à faire ailleurs, ces derniers temps. La chambre de d'habitude est libre ?

-Ouaip, celle avec la fenêtre sur la rue derrière, y'a personne. Durée indéterminée je suppose ?

-Oui, c'est parfait. Je vais te prendre un bol de soupe au passage.

-D'ac, installe-toi.

Elle répondit à son autre sourire par un clin d'oeil. Le patron fit passer la commande par une des serveuses et retourna à ses occupations. Ari s'assit à la table la plus proche, tournée vers l'entrée. Tout ça promettait d'être intéressant...

La serveuse lui amena sa soupe, et elle prit le temps d'apprécier la chaleur se répandant dans son corps. Après ce repas, Arilith discuta un moment avec Delb, se tenant ainsi au courant des derniers grands événements. Une petite envie de prendre l'air lui vint ensuite, et l'ange sortit après avoir payé sa soupe, et sa nuit d'avance. Les ruelles sombres lui étaient familières, depuis le temps qu'elle les arpentait. Tout comme les toits, sur lesquels elle se hissa pour aller écouter tranquillement le murmure amical du vent, dans l'ombre d'un autre bâtiment. Ari s'adossa contre le mur, nettement moins crasseux que ceux en perpétuel contact avec les passants et les ordures, entre lesquels la distinction pouvait parfois se révéler difficile... bref : un bon observatoire. L'obscurité nocturne s'installait peu à peu, et avec elle la forte possibilité de croiser quelques silhouettes furtives sur les toits. La marchombre tira un stylet d'une poche et grava quelques mots sur le toit.


Puis elle se cala à nouveau contre la paroi, soupira longuement, et ferma à demi les yeux. Elle ne se sentait pas si mal, là, tranquille, mais au fond quelque chose lui semblait clocher.

Grimm qui revenait finalement sur le continent parcourait le ciel tenant son katana à l'envers dans sa main gauche. Il survola nonchalamment Cruor. Le ciel était clair, il ne fixait pas le sol, il était plus ou moins perdu sans ses pensées. Il réfléchissait à comment rassembler suffisamment d'argent pour pouvoir rendre à son petit manoir sa gloire passée. C'est alors qu'il passa devant la lune, plutôt entre la lune ronde et la source d'un aura qui était familière à Grimm. Elle était donc venu jusqu'ici. Grimm sourit mais ne s'arrêta pas pour autant. Si elle voulait le suivre, elle le ferait.

La sensation se précisa bientôt. Arilith leva les yeux vers le ciel, et même sans le voir elle sut qui était à l'origine de son pressentiment. Elle se releva tranquillement puis s'envola, un vague sourire aux lèvres. Elle s'approcha ensuite, jusqu'à se trouver à une dizaine de battements d'ailes de lui. Elle parla alors, aussi bas que s'il était juste à côté.

-Grimm ?

Elle savait qu'il pouvait l'entendre sans problème, mais ne savait pas s'il allait se retourner. Rien ne servait d'y réfléchir, l'improvisation ayant ses bons côtés.

Ari l'avait repéré, intéressant. Grimm fonça droit vers la lune pour l'aveugler et usa de déplacement rapide pour réapparaitre derrière elle. Il referma ses bras sur cette femme qui le troublait fortement.

- Tu m'as donc retrouvé. C'est bien.

Même si son ton était désinvolte et nonchalant, il était content de la retrouver, sentiment qu'il n'expliquait pas vraiment.

Arilith tenta de suivre sa cible des yeux, mais elle le perdit rapidement de vue. Néanmoins, la sensation de sa présence derrière elle se confirma instantanément lorsqu'il l'entoura de ses bras.

- Tu m'as donc retrouvé. C'est bien.

En parlant, son souffle avait touché le visage de l'ange. Elle frémit et se laisser un peu aller contre lui. Sa présence était d'un étrange réconfort, qui faisait complètement oublier la fraîcheur de l'air à leur altitude. Ari pencha la tête en arrière pour frotter sa joue contre celle de Grimm, tout en dégageant ses bras juste assez pour les abaisser et poser les mains sur les jambes du démon.

- Tu pensais m'échapper ? Je traque toujours mes proies.

L'ambiguïté de sa phrase lui fit avoir un sourire d'imbécile satisfaite.

Elle savoura un instant leur étreinte puis se tourna dans ses bras pour lui faire face, sans se détacher de lui. Puis, très puérile, elle lui tira la langue d'un air joueur.

Grimm étouffa un rire sinistre et répliqua.

- Oh mais j'y comptes bien, pourquoi crois-tu que je t'ai laissé une note?

Le sourire narquois de Grimm se voulait être agressif et joueur. Il avança son visage vers celui d'Ari comme pour l'embrasser mais au dernier moment, il frappa l'air des ses ailes membraneuses. Il ne comptait pas s'arrêter en ville mais après tout, il était fatigué de son voyage. Il piqua droit vers le toit où se trouvait Arilith.

- Au moins t'as pas choisis la taverne la plus miteuse de la capitale, c'est déjà ça.

Grimm ricanait dans son coin.

Arilith allait répliquer mais la proximité de son amant la fit taire. Elle protesta d'un grognement lorsqu'il fit semblant de l'embrasser. La tentation était vraiment forte...

Lorsqu'ils arrivèrent sur le toit, elle s'arrangea pour peser sur lui de tout son poids juste au moment où il allait se poser. Ainsi, elle le plaqua contre le mur et se colla à lui. Espiègle, elle passa la langue sur la lèvre de Grimm puis se recula.

- Est-ce vraiment la taverne qui importe ? Ou bien est-ce la compagnie ?

Elle haussa un sourcil d'un air suggestif, les mains sur les hanches.

Lêcher la lèvre supérieure... Grimm shoked, même s'il n'en laissa rien paraitre. Il lui lança un regard blazé qui masquait totalement ses réelles envies, il lâcha finalement.

- La chambre pour ainsi dire, je suis très fatigué, je suis venu d'Eaque en volant d'un seul trait. Puis j'admet que loger gratuitement ce soir m'intéresse au plus haut point.

Grimm savait que de toutes façon ça n'était qu'un prétexte. Mode goujat off.

Loger gratuitement ? Arilith hocha la tête avec un soupir. Elle avait déjà presque l'habitude de ses combines. Mas bon, chacun les siennes.

- Cette fois-ci, il va te falloir mériter ta place dans mon lit.

Elle planta son regard dans le sien, déterminée à ne pas se laisser mener par le bout du nez.

- Tu t'en crois capable ?

Malgré son air narquois et assuré, elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle pouvait bien lui demander. Après tout, leur joute orale n'était encore qu'un prétexte.

Le regard de Grimm s'intensifia. Il rapprocha son corp de celui d'Arilith, il tendit légèrement le cou pour que ses lèvres se trouvent près de son oreille, il souffla de sa voix basse.

- Tu ne le sauras que quand tu m'auras dit ce que tu veux que je fasse.

En l'espace d'un instant, il mit facilement cinq mètres entre eux.

- Alors, j'attends.

Il lui tourna le dos et attendit qu'elle lui dise ce qu'elle voulait.

Elle sentit un frisson descendre le long de sa colonne vertébrale à cause de la proximité de Grimm. Il savait pertinemment l'effet qu'il avait sur elle. Malheureusement pour lui, avoir tourné le dos à l'ange l'empêcha de profiter de son expression. Son visage devint d'un rouge qui contrastait étonnamment avec ses cheveux clairs. Même ses oreilles n'y échappèrent pas.

Plusieurs idées traversèrent l'esprit d'Ari, qui avait du mal à se décider. Lorsqu'elle ouvrit la bouche, aucun son ne sortit tout d'abord. Elle toussa pour effacer un peu sa gêne -d'ailleurs grandissante- et décida fermement de prendre la parole.

- Un massage... J'ai le dos en compote, et c'est de ta faute.

...Ce n'était pas tellement ce qu'elle avait prévu de dire, mais sa demande la satisfaisait assez. Elle afficha néanmoins une moue boudeuse pour faire bonne mesure.

Grimm connaissait parfaitement la réaction qu'elle avait dans son dos, il le sentait, il le devinait. Il se retourna lentement avec un sourire moqueur.

- Ma jolie, pour ça il faudrait déjà qu'on soit dans ta chambre sur ton lit.

Grimm avait le dessus pour le moment, mais qui sait ce que lui réserves l'heure avenir

Ma jolie... Quelles manières, décidément.

Ari haussa un sourcil, puis lui offrit un sourire tout aussi moqueur.

- Eh bien ? Que fait-on encore ici alors ?

Elle se dirigea alors vers l'étage inférieur, sans vérifier si Grimm la suivait. Après tout, s'il voulait squatter sa chambre, qu'il vienne. Une fois sa porte passée elle s'arrêta, puis s'appuya contre l'encadrement avec un air de défi. Derrière, un simple lit avec une lampe posée sur une petite table de nuit. La Lune suffisait cependant à éclairer la pièce, grâce à la fenêtre.

Arilith n'était vraiment pas mécontente d'avoir fait le voyage jusqu'à Cruor.

Grimm suivait distraitement Arilith mais sentait tout de même la pression monter, elle s'appuya sur la porte avec un air de défi, la pression descendit d'un coup, le défi s'avérait beaucoup plus amusant qu'autre chose. La chambre était modeste et le lit une place.

- Je crois qu'on vas devoir dormir sur le sol.

Grimm savait que ça l'agacerait de savoir ça, mais peu importe, il jouaient à se provoquer mutuellement, alors pourquoi pas le faire jusqu'au bout.

- Bon bin prends place, qu'est-ce que t'attends ?

Grimm ferma la porte derrière elle.

Dormir sur le sol ? Ça restait à voir...

Arilith ne put empêcher un petit sourire en coin.

- Bon bin prends place, qu'est-ce que t'attends ?

Elle le regarda fermer la porte et haussa à nouveau un sourcil.

- Tu te crois en mesure de me donner des ordres, petit démon ?

Elle s'approcha de lui jusqu'à le faire reculer contre la porte et posa les mains sur ses hanches. Elle approcha ensuite ses lèvres comme pour l'embrasser, et frôla les siennes en parlant.

- C'est ma chambre...

Puis elle se recula d'un pas vif et espiègle, le sourire jusqu'aux oreilles.

- Mais bon, ce serait bête de faire des histoires pour si peu, hmm ?

Elle lui tira la langue tout en ôtant son manteau et son veston. Seule restait sa chemise blanche habituelle. Elle lança un dernier regard suggestif à Grimm puis alla s'installer à plat ventre sur le lit. Quelle insouciance...

Petit démon? Tch. Puis elle fit mine de l'embrasser sans aboutir u ne nouvelle fois. L’orgueil piqué au vif, Grimm répondit.

- SI t'enlèves pas la chemise le massage n'auras pas autant d'effet.

Grimm était bien décidé à la faire payer en la laissant sur sa faim, ça serait tellement plus amusant, sadisme, quand tu nous tien.

La tête enfouie dans l'oreiller, Arilith marmonna.

- Tu tiens tant que ça à ce que je l'enlève moi-même ?

Elle se redressa sur un coude pour regarder Grimm.

- Bah, tant pis pour toi.

Sans prendre la peine de s'asseoir et tout en lui tournant le dos, elle défit rapidement le lacet qui fermait sa chemise et la jeta sur ses autres vêtements. Elle enleva aussi ses chaussures, qu'elle avait complètement oublié avant, puis se recoucha.

- Es-tu satisfait maintenant ?

Grimm se mit à califourchon au dessus du postérieur d'Ari, et commença à lui frictionner le dos. Lentement et silencieusement, il lui donnait ce qu'elle voulait. Grimm repéra les nœuds et le dénoua dans l'instant, il chercha toutes les zones de tension et sans pitié les détendit.

- La contrepartie de ce massage vas être lourde ma jolie.

Grimm avait déjà une idée derrière la tête, il s'amusait à effleurer son dos de temps à autres pour lui faire avoir des frisson, la chair de poule, c'est tellement plus amusant !

Arilith était aux anges (sans mauvais jeu de mots). Les mains expertes de son amant détendaient son dos avec une efficacité sidérante. À chaque effleurement, un frisson surgissait, tantôt descendant le long de son dos ou remontant jusqu'à sa nuque. C'était enivrant...

- Une contrepartie ? Le marché était que le massage servait de contrepartie à une place ici...

Elle rit doucement, sachant très bien que dès le début tout ceci n'avait été qu'une mascarade. À ce moment il effleura une zone affreusement chatouilleuse, et la marchombre rit de plus belle.

- Quelle douce torture, mon mignon.

Elle savait cependant qu'ainsi installé au-dessus d'elle, il était facile à Grimm de l'immobiliser s'il le désirait. Après, selon ses intentions, elle aviserait de la conduite à avoir.

M'est avis qu'il a déjà sa petite idée de la contrepartie qu'il veut...

Un éclair de génie parcouru l'esprit de Grimm. Il allait profiter de la situation, elle était totalement à sa mercis. Il se demandait comment elle le prendrait si il l'attachait au lit et repartait, ça pourrait être marrant après tout.

- Une place ici c'est pas assez cher payé pour un tel massage.

Grimm oublia sa première idée, il n'avait pas réellement d'idée concernant cette contrepartie, il avait une femme magnifique moitiés nue sous ses mains, et il cherchait quoi faire.

- La contrepartie sera...

Il réfléchit encore un instant.

- Un massage pour moi aussi.

Bah ouais, Grimm n'est créatif que pour tuer.

- Pas assez cher payé ? ricana Ari.

Elle écouta ce que Grimm avait à dire, pouffant devant son originalité folle. Elle se dégagea de sous lui sans effort, aussi insaisissable qu'un courant d'air, et le poussa sur le lit.

-Je peux facilement te donner ça. Mets-toi à l'aise, alors.

Son ton était léger, à peine taquin. Elle souriait un peu, assise en tailleur sur le matelas.


[Sorry pour l'attente, j'étais pas chez moi ^^.]

Grimm s'allongea sur le ventre comme prévu, cependant, il avait complètement oublié que derrière lui, dans son angle mort se trouvait une femme qu'il trouvait particulièrement à son gout, une femme à moitiés nue. C'est quand elle posa ses mains sur son dos la première fois qu'il s'en rappela. Il avait déjà connu des femmes, des plans d'un soir, mais là il avait un gros pic de trac. Son cœur semblait se battre avec son estomac et tout son corps se crispa. Grimm s'accrocha aux draps comme un gros chat qui veut pas aller à la douche. Le grotesque de l'image le fit quand même sourire.

Ari sentit son cobaye se tendre brusquement et agripper les draps. Elle caressa doucement son dos de bas en haut et glissa les mains sur ses bras, jusqu'à attraper les doigts du démon. Elle les souleva doucement pour lui indiquer de lâcher le pauvre linge de lit qui n'avait rien demandé.

- Grimm... Si tu te crispes autant je ne vais pas pouvoir te masser. Je ne suis pas là pour te torturer, tu sais.

Ari avait parlé d'une voix rassurante et calme. Un vague sourire flottait sur ses lèvres. Elle laissa un petit instant à Grimm puis lâcha ses doigts. Elle entreprit ensuite de le mettre en confiance, en massant tranquillement ses épaules et sa nuque. Elle descendit ensuite un peu vers son dos, et essaya de le détendre. Elle ne toucha pas aux moignons d'ailes, de peur qu'il n'apprécie pas, mais ne put cependant pas s'empêcher de déposer un baiser sur son épaule droite.

- Alors, est-ce si terrible que ça ?

Ensuite, elle localisa chaque tension, chaque noeud, et les fit disparaître avec une douceur ferme et attentive.

Ari avait sentit la crispation de Grimm, elle s'était donc penchée pour le faire lâcher prise, ça pour lacher prise il avait lâché prise, il avait sentit une partie de l'anatomie féminine sur son dos. Un très bref instant le sang lui monta à la tête, puis elle se redressa et reprit le massage. Elle dénoua scrupuleusement chacune des parties de son dos endoloris. Quand elle eu sembler avoir finit son travail divin, Grimm ne pensait plus qu'à une chose. L'embrasser. En l'espace d'un instant, il fit volte face dans le lit, se redressa passa son bras dans son dos, resserra ses abdominaux, passa par dessus l'ange. Il avait les deux bras derrière ses omoplates, il avança lentement son visage et murmura.

- Tu es à ma mercie petit ange.

Puis lentement avant qu'elle ait eu le temps de se défendre, il joignit ses lèvres aux siennes.

Grimm étant tout aussi marchombre qu'elle, il aurait fallu qu'Arilith use de ses talents pour l'empêcher d'atteindre son but. Mais après tout, à quoi bon ? Quelle étrange idée de vouloir empêcher son propre souhait de se réaliser.

Elle ne répondit d'abord pas au baiser de Grimm, histoire de le frustrer un peu quand même, mais pas trop pour qu'il ne s'écarte pas. Ari l'embrassa finalement, sans cesser de cogiter dans un coin. Elle détacha seulement ses lèvres des siennes pour chuchoter quelque chose, tout en frôlant sensuellement la bouche du démon.

- À ta merci ? Tu rêves un peu tout de même.

Ange ou pas, une marchombre tient à sa liberté avec assez de force pour l'arracher à l'individu qui osera l'en priver. Néanmoins, la situation était loin de demander une action aussi extrême. Quoique, amour ou guerre... Bref, après ses quelques mots, Arilith s'arrangea pour déséquillibrer Grimm avec une jambe passée sur ses hanches. Elle s'allonga alors à demi sur lui, les coudes sur l'oreiller, avec un sourire ravi.

- Je crois que ce petit jeu n'en finira pas.

Elle avait entrecoupé sa phrase de quelques baisers sur le visage de Grimm, sans jamais toucher sa bouche. Elle lui tira la langue avant de rire.