- YgorInvité
[Archivé] Pelle est prise qui croyait prendre
Sam 29 Nov 2014 - 0:37
Épuisé. Le teint hâve et les yeux plus creux que jamais, Ygor déambulait, convaincu de la nécessité de sa présence en ces lieu : plus de mort s'entassaient ces derniers temps, et plus il en venait, plus les heures défilaient, agressives, sous le regard lourd du fossoyeur. Le matin, le midi, le soir, l'entre matin-midi, l'entre midi-soir, il fallait toujours plus de trous pour y dépêcher la nécrose de tous ces corps inanimés, fraîchement sortis de leur agonie. Chaque nouvel hôte était; bien sûr, choyé comme il se devait, sur une terre matelassé, sans une motte de trop.
L'expérience vient avec la pratique, et la pratique, Ygor en avait connu la définition très tôt après avoir entrepris cette tâche qui lui incombait toujours aujourd'hui. Les bras tendu sur sa pelle, les muscles carnés saillants sous sa peau de vieillard, il s'échinait à constituer un énième tombeau pour un énième défunt. Une pierre, cependant, résistait à l'appel du dehors et s'esquivait inlassablement aux coups de l'outil. Cinq, six reprises n'y suffirent pas pour venir à bout de ce grès tailladé. Il plissa les yeux et eut un rictus de colère froide : une pression de ses paumes nues fit éclater la roche avec la simplicité de la dynamite. Satisfait, Ygor replongea sa pelle dans la gueule terreuse qu'il était en train de parachever.
Une deuxième dalle l'arrêta soudain "Une dalle ? Qui a bien pu sculpter et enterrer une dalle dans mon cimetière ?" pensa-il avec irritation, non sans une pointe de curiosité avide. Mettant en pause son chantier, il prit une profonde inspiration, et déblaya le pourtour du carré de pierre. Il posa sa pelle sur le sol, à côté de l'étrangeté qu'il venait de découvrir, et se baissa pour approcher son visage du roc. Ses genoux craquèrent sous le poids de l'effort. Il replia sa barbe contre son buste contracté, plissa les yeux une seconde fois et mit ses mains contre la dalle. Une étrange aura s'en réchappait, une curiosité bien rare dans un endroit si peu farouche... Ygor se concentra pour entendre les vibration de la pierre et entrer en résonance avec elle. En son for intérieur, il perçu une chose inattendue, quoique banal dans un endroit comme celui-ci : un cadavre était enterré sous cette dalle. Pris d'un rire sardonique, le fossoyeur frappa la pierre des cales de ses mains, et à chacun de ses coup une décharge émanait d'elle. Il intensifia le pugilat, elle intensifia la déferlante "Cède, craque, abandonne !" Enfin une fissure se dessina, puis une fracture zébra la tombe dans un fracas terrible. Un filet d'air s'évapora, balayant le visage circonspect d'Ygor.
Avec la brèche, un accès direct au cadavre était devenu possible. Ygor se leva, inspira, ferma les yeux, retint son souffle, se raidit un instant, se concentra : sous ses paupières, ses yeux luisaient d'un éclat malsain. Quand il les rouvrit, le corps décharné qui reposait sous ses pieds, gisant dans l'éternité de son caveau, se tenait droit devant lui, squelettique, une lueur violacée dans les orbites.
" - Pourquoi troubles-tu la séance d'un mort, inconscient ? grondait l’intrus dans un râle d'outre-tombe. N'ai-je point mérité mon repos après tout mon service ?
- Pourquoi troubles-tu l'harmonie de mon cimetière ? repris Ygor. N'ai-je point le droit de creuser sans être dérangé ?"
Le squelette rit.
" - Creuser, hum ? tu as frappé à la bonne porte p'tit gars ! J'en connais un rayon en terres et autres minéraux. Je suis Jacob, le fossoyeur.
- Jacob, Ygor. Vous devez être le précédent. On ne vous a pas laissé le prestige d'une belle tombe.
- Oh ça... J'ai moi-même creusé ce trou avec ma fidèle bêche, elle était spéciale, ma bêche... Vous devez être débordé avec tout ces nouveaux morts. Il y en a partout : on ne sait même plus où reposer en paix, ahah ! Hum, je m'égare. Si vous pouviez, maintenant avoir l'amabilité de me réenterrer, nous pourrions peut-être discuter plus tard, à l'avenir, j'ai une partie de dé en cours.
- Permettez, donnez moi ma pelle à côté de vous. Je vous renvoi sur-le-champ."
Le squelette de Jacob se baissa et ramassa la pelle du fossoyeur, mais quand ses phalanges se furent serrées sur le manche de l'outil, celui-ci pris soudain feu et s'effrita comme une vieille ruine, relique d'un temps outrageusement ancien et friable.
" - Oh ! ça le fait toujours donc... désolé j'ai perdu l'habitude : ce que je touche a tendance à... se défraîchir. Ma bêche, moi, elle était spéciale. C'est le seul objet que j'ai jamais pu tenir. 'Pour ça que j'étais fossoyeur. Si vous voulez je peux vous indiquer où elle est, pour remplacer la vôtre."
Ygor, stupéfait, regarda la scène d'une œil incrédule. Il fit ensuite une moue peu enjouée, grommela quelque chose dans sa barbe sur les malheurs de la nécromancie, et fini par accepter tant bien que mal la proposition de son prédécesseur.
Dans les minutes qui suivirent, il remit en place les os dans leur châsse, mais garda le crâne de Jacob avec lui pour pouvoir lui demander conseil à tous moments.
Avant de se mettre en quête de son nouvel outil, Ygor se rendit au palais pour y déposer une note :
"Plus de cimetière, ni de fossoyeur pendant une durée indéterminée (une semaine à deux mois). J'ai besoin d'une nouvelle pelle."
L'expérience vient avec la pratique, et la pratique, Ygor en avait connu la définition très tôt après avoir entrepris cette tâche qui lui incombait toujours aujourd'hui. Les bras tendu sur sa pelle, les muscles carnés saillants sous sa peau de vieillard, il s'échinait à constituer un énième tombeau pour un énième défunt. Une pierre, cependant, résistait à l'appel du dehors et s'esquivait inlassablement aux coups de l'outil. Cinq, six reprises n'y suffirent pas pour venir à bout de ce grès tailladé. Il plissa les yeux et eut un rictus de colère froide : une pression de ses paumes nues fit éclater la roche avec la simplicité de la dynamite. Satisfait, Ygor replongea sa pelle dans la gueule terreuse qu'il était en train de parachever.
Une deuxième dalle l'arrêta soudain "Une dalle ? Qui a bien pu sculpter et enterrer une dalle dans mon cimetière ?" pensa-il avec irritation, non sans une pointe de curiosité avide. Mettant en pause son chantier, il prit une profonde inspiration, et déblaya le pourtour du carré de pierre. Il posa sa pelle sur le sol, à côté de l'étrangeté qu'il venait de découvrir, et se baissa pour approcher son visage du roc. Ses genoux craquèrent sous le poids de l'effort. Il replia sa barbe contre son buste contracté, plissa les yeux une seconde fois et mit ses mains contre la dalle. Une étrange aura s'en réchappait, une curiosité bien rare dans un endroit si peu farouche... Ygor se concentra pour entendre les vibration de la pierre et entrer en résonance avec elle. En son for intérieur, il perçu une chose inattendue, quoique banal dans un endroit comme celui-ci : un cadavre était enterré sous cette dalle. Pris d'un rire sardonique, le fossoyeur frappa la pierre des cales de ses mains, et à chacun de ses coup une décharge émanait d'elle. Il intensifia le pugilat, elle intensifia la déferlante "Cède, craque, abandonne !" Enfin une fissure se dessina, puis une fracture zébra la tombe dans un fracas terrible. Un filet d'air s'évapora, balayant le visage circonspect d'Ygor.
Avec la brèche, un accès direct au cadavre était devenu possible. Ygor se leva, inspira, ferma les yeux, retint son souffle, se raidit un instant, se concentra : sous ses paupières, ses yeux luisaient d'un éclat malsain. Quand il les rouvrit, le corps décharné qui reposait sous ses pieds, gisant dans l'éternité de son caveau, se tenait droit devant lui, squelettique, une lueur violacée dans les orbites.
" - Pourquoi troubles-tu la séance d'un mort, inconscient ? grondait l’intrus dans un râle d'outre-tombe. N'ai-je point mérité mon repos après tout mon service ?
- Pourquoi troubles-tu l'harmonie de mon cimetière ? repris Ygor. N'ai-je point le droit de creuser sans être dérangé ?"
Le squelette rit.
" - Creuser, hum ? tu as frappé à la bonne porte p'tit gars ! J'en connais un rayon en terres et autres minéraux. Je suis Jacob, le fossoyeur.
- Jacob, Ygor. Vous devez être le précédent. On ne vous a pas laissé le prestige d'une belle tombe.
- Oh ça... J'ai moi-même creusé ce trou avec ma fidèle bêche, elle était spéciale, ma bêche... Vous devez être débordé avec tout ces nouveaux morts. Il y en a partout : on ne sait même plus où reposer en paix, ahah ! Hum, je m'égare. Si vous pouviez, maintenant avoir l'amabilité de me réenterrer, nous pourrions peut-être discuter plus tard, à l'avenir, j'ai une partie de dé en cours.
- Permettez, donnez moi ma pelle à côté de vous. Je vous renvoi sur-le-champ."
Le squelette de Jacob se baissa et ramassa la pelle du fossoyeur, mais quand ses phalanges se furent serrées sur le manche de l'outil, celui-ci pris soudain feu et s'effrita comme une vieille ruine, relique d'un temps outrageusement ancien et friable.
" - Oh ! ça le fait toujours donc... désolé j'ai perdu l'habitude : ce que je touche a tendance à... se défraîchir. Ma bêche, moi, elle était spéciale. C'est le seul objet que j'ai jamais pu tenir. 'Pour ça que j'étais fossoyeur. Si vous voulez je peux vous indiquer où elle est, pour remplacer la vôtre."
Ygor, stupéfait, regarda la scène d'une œil incrédule. Il fit ensuite une moue peu enjouée, grommela quelque chose dans sa barbe sur les malheurs de la nécromancie, et fini par accepter tant bien que mal la proposition de son prédécesseur.
Dans les minutes qui suivirent, il remit en place les os dans leur châsse, mais garda le crâne de Jacob avec lui pour pouvoir lui demander conseil à tous moments.
Avant de se mettre en quête de son nouvel outil, Ygor se rendit au palais pour y déposer une note :
"Plus de cimetière, ni de fossoyeur pendant une durée indéterminée (une semaine à deux mois). J'ai besoin d'une nouvelle pelle."
- InvitéInvité
Re: [Archivé] Pelle est prise qui croyait prendre
Mar 23 Déc 2014 - 20:24
Un temps... interminable. Une marche... inépuisable. Depuis qu'il avait quitté le palais sous le regard désabusé des gardes et des quelques conseillés présents quand il avait annoncé la fermeture du cimetière pour un moment, Ygor avait parcouru chaque val des plaines Enéide, et chaque colline. Les arbres et les fossés clairsemés lui offrait un abri succin durant le jour ; le couvert de la robe de jais de la nuit lui procurait une délicieuse sensation de fraîcheur et de liberté, durant laquelle il pouvait s'élancer, pourchasser son nouvel objectif. La nuit, Ygor avait prit pour habitude de se nourrir peu, du sang des cadavres encore frais qui lui arrivaient à la morgue, pour ne pas perturber l'équilibre de la ville par des histoire glauques de vampirisme. Mais à présent, tout était différent sur les routes : les cadavres ne courent pas ni ne sautillent dans les hautes herbes, attendant qu'on les vide de leur substantifique moelle. Indubitablement, il fallait manger, et souvent un animal sauvage et malheureux faisait office de repas.
Le fossoyeur avait cessé de compter les jours après une semaine passée hors de murs de la ville. Personne, il n'avait croisé personne, de près. Au loin une caravane, une troupe de garde, quelques badauds, mais rien de près. Pas un pauvre hère pour soutenir son regard kaléidoscopique. Cette solitude commençait à peser un peu à Ygor, qui s'amusait des morts plus que des vivants, qui côtoyait des êtres de chair cependant. Il n'avait pas encore réussit à ré-invoquer Jacob : quelque chose le paralysait dans sa nécromancie sans qu'il ne sût quoi. Alors avec les quelques indication sommaires de son prédécesseur, il avançait. "Rejoins les monts, joins les mots, joue les morts, rejoue les mers, devant la porte du sanctuaire, est un passage de citron". Comment de tels propos sibyllins étaient sensés l'éclairer dur sa destination ? Les morts sont parfois plus malicieux que les vivants, et ce jovial squelette n'était qu'un invétéré farceur à la langue, certes décomposée, mais bien pendue. L'échec de son invocation était finalement un moindre mal : il était si pénible à supporter une fois sorti de sa stase mortuaire ! De toute évidence, le message de Jacob faisait mention des montagnes Héraclès. Mais qu'elles sont vastes ! La tâche serait ardue, le cimetière défraîchi pendant ce temps là - peut-être lui aurait-on trouvé un remplaçant d'ici son retour, ce serait de bonne guerre - mais il y arriverait, qu'importe le temps où l'aide qu'il aurait, ou n'aurait pas.
La traversée des plaines avait été plus longue que prévue, et le soir, sous la dorure de l'orbe qui ceignait les ténèbres approchantes, inexorables, tombait. Ygor entreprit donc de se remettre en marche, une fois de plus, quand, arrivé au pied-mont, il aperçut un amas de nuage anormal qui se formait. Une barbe de pluie zébrée d'éclairs qui allait fortement ralentir son escalade, pour l'heure. Le fossoyeur regagna donc la route conventionnelle en vue d'une auberge ou d'un relais pour y passer la nuit, comme les gens "normaux", finalement. Une bâtisse à l'orée de la montagne retint son attention. Il poussa la porte, qui grogna. Une chambre, un repas, dans l'ordre que vous voudrez. L'endroit était chaleureux, classique. L'humilité de sa charpente laissait supposer de la vétusté des chambres et des propriétaires, qui paraissaient, au demeurant, fort sympathiques. Quelques chaises et tables étaient disséminées ça et là dans une grande salle chauffée. Quelques voyageurs conversaient ou se tenaient silencieux entre deux mets. Un pseudo-barde attendait dans son coin un signal pour jouer. Le tenancier poussait et s'excusait, braillait, maugréait contre sa femme et le monde, chargé d'écuelles et de soupières. Ici au coin du feu, un homme, encapuchonné, attendait l'instant de sa vie où il pourrait sortir de l'ombre...
Le fossoyeur avait cessé de compter les jours après une semaine passée hors de murs de la ville. Personne, il n'avait croisé personne, de près. Au loin une caravane, une troupe de garde, quelques badauds, mais rien de près. Pas un pauvre hère pour soutenir son regard kaléidoscopique. Cette solitude commençait à peser un peu à Ygor, qui s'amusait des morts plus que des vivants, qui côtoyait des êtres de chair cependant. Il n'avait pas encore réussit à ré-invoquer Jacob : quelque chose le paralysait dans sa nécromancie sans qu'il ne sût quoi. Alors avec les quelques indication sommaires de son prédécesseur, il avançait. "Rejoins les monts, joins les mots, joue les morts, rejoue les mers, devant la porte du sanctuaire, est un passage de citron". Comment de tels propos sibyllins étaient sensés l'éclairer dur sa destination ? Les morts sont parfois plus malicieux que les vivants, et ce jovial squelette n'était qu'un invétéré farceur à la langue, certes décomposée, mais bien pendue. L'échec de son invocation était finalement un moindre mal : il était si pénible à supporter une fois sorti de sa stase mortuaire ! De toute évidence, le message de Jacob faisait mention des montagnes Héraclès. Mais qu'elles sont vastes ! La tâche serait ardue, le cimetière défraîchi pendant ce temps là - peut-être lui aurait-on trouvé un remplaçant d'ici son retour, ce serait de bonne guerre - mais il y arriverait, qu'importe le temps où l'aide qu'il aurait, ou n'aurait pas.
La traversée des plaines avait été plus longue que prévue, et le soir, sous la dorure de l'orbe qui ceignait les ténèbres approchantes, inexorables, tombait. Ygor entreprit donc de se remettre en marche, une fois de plus, quand, arrivé au pied-mont, il aperçut un amas de nuage anormal qui se formait. Une barbe de pluie zébrée d'éclairs qui allait fortement ralentir son escalade, pour l'heure. Le fossoyeur regagna donc la route conventionnelle en vue d'une auberge ou d'un relais pour y passer la nuit, comme les gens "normaux", finalement. Une bâtisse à l'orée de la montagne retint son attention. Il poussa la porte, qui grogna. Une chambre, un repas, dans l'ordre que vous voudrez. L'endroit était chaleureux, classique. L'humilité de sa charpente laissait supposer de la vétusté des chambres et des propriétaires, qui paraissaient, au demeurant, fort sympathiques. Quelques chaises et tables étaient disséminées ça et là dans une grande salle chauffée. Quelques voyageurs conversaient ou se tenaient silencieux entre deux mets. Un pseudo-barde attendait dans son coin un signal pour jouer. Le tenancier poussait et s'excusait, braillait, maugréait contre sa femme et le monde, chargé d'écuelles et de soupières. Ici au coin du feu, un homme, encapuchonné, attendait l'instant de sa vie où il pourrait sortir de l'ombre...
- Aëlia DelabostEaquien.ne
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Date d'inscription : 12/02/2012
Age : 35
Localisation : En mer, toujours, sur l'Envolée, peut-être pas pour toujours.
Votre personnage et ses relations
Date de naissance: 04/03/2754
Âge: 36
Branche(s): Télépathe
Lieu de vie: Hypnos
Occupation: Associée à LutherCorp et exploratrice de portails
Niveau de richesse: 7
Niveau de célébrité: 7
Relations principales:
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Re: [Archivé] Pelle est prise qui croyait prendre
Dim 11 Jan 2015 - 9:46
Peu après ses désastreuses et particulièrement agaçantes retrouvailles avec Garmyr, et sachant qu’il faisait toujours trop froid pour qu’ils partent, l’ère de froid ayant manifestement décidé de se prolonger, Aëlia avait décidé d’aller se promener. Oui, monsieur. Elle sentait chez elle un besoin de changer d’air pour mieux ressasser ses retrouvailles, plus au calme, sans Alban et ses drôles de réactions. Elle avait besoin de solitude, de pouvoir pleurer sur ce qui lui semblait totalement mort vu l’idiot fini qu’était devenu celui qu’elle avait aimé, besoin de pouvoir cracher sur lui une fois un peu torchée, besoin d’air frais et d’autres paysages. C’est donc ainsi qu’elle prit un portail pour se téléporter directement non loin des montagnes Héraclès. Là elle avait été surprise : il avait beau faire très froid, il y avait comme un redoux, ce qui était étrange. Elle se dit que les agriculteurs devaient être bien contents, eux qui craignaient toujours, à juste titre, le gel de leurs cultures, et, pire, de leur sol. Ces jours-ci, elle avait beaucoup marché, s’était faite héberger, avait tourné, un peu dans les environs, puis, lorsqu’elle avait vu un gros nuage arriver, elle s’était dit qu’il était peut-être temps de … Trop tard. La pluie avait commencé, et c’est trempée que la piratesse entra dans le premier troquet venu. Elle s’ébroua un peu sur le pas de la porte, préférant éclabousser ici que tout mouiller plus loin. Sur mer la pluie ne la dérangeait pas, mais sur terre … Beark !
Elle parcourut des yeux le lieux. Des chaises, des tables, un feu, des écuelles, manifestement un étage avec des chambres, et de l’alcool, en plus d’un couple de tenanciers à l’apparence bien sympathique. elle lança un « Bonjour ! » assez retentissant, avant d’aller se mettre au coin du feu, face à un bonhomme âgé, à l’air fatigué. Elle tendit les mains vers les flammes, espérant à la fois les réchauffer et sécher rapidement son corps glacé, mais cela allait sûrement prendre un petit bout de temps. Tout en frottant ses paumes l’une contre l’autre, elle se dit que le mieux à faire était de passer le temps en discutant. Elle se tourna donc vers son voisin.
- Salut ! Vous êtes un voyageur de passage, ou vous êtes d’ici ?
Un grand sourire ornait ses lèvres, créant de petites fossettes dans ses joues. Ses yeux noisette pétillaient un peu, faisant un instant oublier son air de chien mouillé, avec ses cheveux dégoulinants collés en pagaille sur son visage et dégouttant sans bruit.
Elle parcourut des yeux le lieux. Des chaises, des tables, un feu, des écuelles, manifestement un étage avec des chambres, et de l’alcool, en plus d’un couple de tenanciers à l’apparence bien sympathique. elle lança un « Bonjour ! » assez retentissant, avant d’aller se mettre au coin du feu, face à un bonhomme âgé, à l’air fatigué. Elle tendit les mains vers les flammes, espérant à la fois les réchauffer et sécher rapidement son corps glacé, mais cela allait sûrement prendre un petit bout de temps. Tout en frottant ses paumes l’une contre l’autre, elle se dit que le mieux à faire était de passer le temps en discutant. Elle se tourna donc vers son voisin.
- Salut ! Vous êtes un voyageur de passage, ou vous êtes d’ici ?
Un grand sourire ornait ses lèvres, créant de petites fossettes dans ses joues. Ses yeux noisette pétillaient un peu, faisant un instant oublier son air de chien mouillé, avec ses cheveux dégoulinants collés en pagaille sur son visage et dégouttant sans bruit.
- InvitéInvité
Re: [Archivé] Pelle est prise qui croyait prendre
Dim 11 Jan 2015 - 18:47
Ygor était pensif, assis devant l'âtre, une chaleur piquante sur les mains et les genoux. Il n'avait rien demandé à manger. Le tourbillon dans son crâne s'intensifiait comme une tempête marine, et lui, au creux de la vague, attendait la nouvelle déferlante : comment allait-il pouvoir comprendre le message de Jacob s'il ne parvenait plus à le ranimer ? Quand allait-il pouvoir rouvrir son cimetière ? Il était pensif, et perdu. Pourquoi ce barde ne chantait-il pas ? Et cette quête. Il lui fallait une pelle : c'est convenu. La meilleure selon l'ancien. Pourquoi diable si loin ? Qu'est-ce que cette pelle ? Et pourquoi ce tenancier qui chahute ? Et cet homme en noir. Inquiétant. Il avait besoin de sommeil, un franc et long repos pour remettre toutes ses idées en place. Le feu est un peu faible. L'homme en noir se lève. Ygor ploya et déploya ses mains caleuses. Peu d'agitation finalement. Soudainement une odeur lourde de pluie. Une jeune voix à la cantonade "Bonjour !" Il ne se retourna pas. L'homme en noir monte, il croise le patron et son plateau d'agneau rôti. Les senteurs se mêlèrent dans un drôle d'imbroglio odorifique. Il ferma les yeux et se concentra un instant. "Rejoins les monts, joins les mots, joue les morts, rejoue les m...
- Salut ! Vous êtes un voyageur de passage, ou vous êtes d’ici ?
Sa torpeur se brisa sec comme un ressac sur le roc. Les yeux ouverts, Ygor tourna doucement la tête à droite pour apercevoir un visage clair et souriant que l'ombre des flammes pourléchait, dessinant comme un halo mystérieux autour de ses cheveux trempés. Tâchant d’identifier son interlocuteur :
- Bonsoir.... Mademoiselle. Répondit-il. Je voyage, pour l'instant. Vous n'avez pas l'air d'être très familière de ce lieu non plus.
Sa voix, du fait d'un silence prolongé, avait été rauque et profonde, un peu chevrotante, plus qu'il ne l'aurait cru, et plus qu'il ne l'aurait voulu.
- Salut ! Vous êtes un voyageur de passage, ou vous êtes d’ici ?
Sa torpeur se brisa sec comme un ressac sur le roc. Les yeux ouverts, Ygor tourna doucement la tête à droite pour apercevoir un visage clair et souriant que l'ombre des flammes pourléchait, dessinant comme un halo mystérieux autour de ses cheveux trempés. Tâchant d’identifier son interlocuteur :
- Bonsoir.... Mademoiselle. Répondit-il. Je voyage, pour l'instant. Vous n'avez pas l'air d'être très familière de ce lieu non plus.
Sa voix, du fait d'un silence prolongé, avait été rauque et profonde, un peu chevrotante, plus qu'il ne l'aurait cru, et plus qu'il ne l'aurait voulu.
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Re: [Archivé] Pelle est prise qui croyait prendre
Mar 20 Jan 2015 - 15:38
La voix qui sortit de cet homme courbé, sûrement fatigué, fut très grave, rocailleuse, un peu sinistre, même. La jeune pirate fut surprise. Pourtant, elle ne se départit pas de son sourire. Elle rit.
- Haha, non, en effet ! Je me promène un peu. Il fait bien meilleur ici qu’à la capitale, d’ailleurs, c’est assez fou.
Elle ébouriffa ses cheveux, faisant tomber des gouttes d’eau. Quelques-uns firent « Pschitt » en tombant sur le feu qui brûlait dans l’âtre.
- Oh, désolée. Je ne vous ai pas éclaboussé au moins ? J’ai un peu tendance à ne pas trop réfléchir avant de faire ça. C’est assez désagréable de se sentir goutter, vous savez ?
Elle frotta ses mains sur son haut dans le vain espoir de les sécher. Vain, puisque son vêtement était aussi mouillé que ses cheveux, au moins. Elle soupira, faisant une moue.
- Enfin bref. Vous voyagez depuis longtemps ? Ou c’est juste une expédition occasionnelle ?
Son sourire était revenu, petit rayon de soleil dans l’obscurité de la pièce.
- Haha, non, en effet ! Je me promène un peu. Il fait bien meilleur ici qu’à la capitale, d’ailleurs, c’est assez fou.
Elle ébouriffa ses cheveux, faisant tomber des gouttes d’eau. Quelques-uns firent « Pschitt » en tombant sur le feu qui brûlait dans l’âtre.
- Oh, désolée. Je ne vous ai pas éclaboussé au moins ? J’ai un peu tendance à ne pas trop réfléchir avant de faire ça. C’est assez désagréable de se sentir goutter, vous savez ?
Elle frotta ses mains sur son haut dans le vain espoir de les sécher. Vain, puisque son vêtement était aussi mouillé que ses cheveux, au moins. Elle soupira, faisant une moue.
- Enfin bref. Vous voyagez depuis longtemps ? Ou c’est juste une expédition occasionnelle ?
Son sourire était revenu, petit rayon de soleil dans l’obscurité de la pièce.
- InvitéInvité
Re: [Archivé] Pelle est prise qui croyait prendre
Sam 7 Fév 2015 - 21:42
Un brin bien chétif, et pourtant elle avait l'air aussi déterminée qu'un boeuf, et naïve qu'une alouette. Ça manque d'expérience tout ça. Le feu était vivifiant, et toutes les scories aqueuses qui bombardaient l'âtre, et qui, parfois, venaient s'écraser nonchalamment sur lui, s'évaporaient bien vite. Mais ses vêtements à elle semblaient vouloir résister à toute tentative de séchage, ce qui eût l'air de lui déplaire. L'écho de ses paroles montaient en lui, et il était maintenant troublé de sa présence plus que de ses propres pensées.
...Désolée. Je ne vous ai pas éclaboussé...? ...tendance à ne pas trop réfléchir... ...sentir goutter... ...juste une expédition occasionnelle ?
Il prit le temps de réfléchir. Cette petite n'avait pas l'air dangereuse, mais un sourire peut cacher bien des souffrances, il le savait.
Je ne voyage que très rarement, répondit-il. Mais ici, c'est important. Il s'arrêta, ne sachant pas s'il devait lui parler plus avant de sa quête ou non. Après un soupir, les yeux chancelants entre le feux et les siens, il reprit : Jacob et moi-même nous rendons dans les montagnes, je crois... Mais je ne crois pas avoir entendu votre nom, mademoiselle ?
Il y eu un léger flottement dans l'atmosphère.
...Désolée. Je ne vous ai pas éclaboussé...? ...tendance à ne pas trop réfléchir... ...sentir goutter... ...juste une expédition occasionnelle ?
Il prit le temps de réfléchir. Cette petite n'avait pas l'air dangereuse, mais un sourire peut cacher bien des souffrances, il le savait.
Je ne voyage que très rarement, répondit-il. Mais ici, c'est important. Il s'arrêta, ne sachant pas s'il devait lui parler plus avant de sa quête ou non. Après un soupir, les yeux chancelants entre le feux et les siens, il reprit : Jacob et moi-même nous rendons dans les montagnes, je crois... Mais je ne crois pas avoir entendu votre nom, mademoiselle ?
Il y eu un léger flottement dans l'atmosphère.
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Re: [Archivé] Pelle est prise qui croyait prendre
Mer 4 Mar 2015 - 15:20
Il la regardait, semblait étonné, troublé de la voir encore là. Il mettait du temps à lui répondre, cherchant ses mots, jusqu’à très certainement trouver celui qui représenterait le mieux son idée, ou du moins, c’est ce qu’elle s’imaginait. Il parlait avec phrases assez brèves.
La mention d’un voyage important fit tendre l’oreille à la jeune fille, pour qui toute aventure était bonne à prendre. Jacob ? Les montagnes ? Il croyait ? Hoho, voilà qui l’intriguait ! Puis il lui demanda son nom.
- Ha euh ... Aëlia Merirosvo, sœur du capitaine Merirosvo, pirate sillonnant les mers d’Elysion sur l’Envolée.
Elle avait dit ça très vite, pour se débarrasser de ces formalités un peu encombrantes, dont elle fichait un peu.
- Qui est Jacob ? Que voulez-vous dans ces montagnes ? il faut faire attention, surtout à cette saison, vous savez. Le temps change vite, et on peut rapidement se retrouver bloqué au mauvais endroit au mauvais moment.
Elle souriait toujours, et ses yeux pétillaient. Les histoires de voyages et de quêtes l’intéressaient toujours un peu plus que de raison … Sûrement de par son côté pirate, qui était toujours avec elle, et dictait beaucoup de ses actions.
La mention d’un voyage important fit tendre l’oreille à la jeune fille, pour qui toute aventure était bonne à prendre. Jacob ? Les montagnes ? Il croyait ? Hoho, voilà qui l’intriguait ! Puis il lui demanda son nom.
- Ha euh ... Aëlia Merirosvo, sœur du capitaine Merirosvo, pirate sillonnant les mers d’Elysion sur l’Envolée.
Elle avait dit ça très vite, pour se débarrasser de ces formalités un peu encombrantes, dont elle fichait un peu.
- Qui est Jacob ? Que voulez-vous dans ces montagnes ? il faut faire attention, surtout à cette saison, vous savez. Le temps change vite, et on peut rapidement se retrouver bloqué au mauvais endroit au mauvais moment.
Elle souriait toujours, et ses yeux pétillaient. Les histoires de voyages et de quêtes l’intéressaient toujours un peu plus que de raison … Sûrement de par son côté pirate, qui était toujours avec elle, et dictait beaucoup de ses actions.
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