Re: [Terminé] Un dernier tour de piste ? [Libre]

La femme se mit à rire franchement en entendant Séléné, ce qui manqua faire tomber son masque de sa tête. Elle le remit en place en souriant à la métisse :

- Hé ! Mais j'espère bien avoir fait suffisamment impression pour que tu n'aies pas besoin de cette Cape pour te souvenir de nous, Séléné !
- Criouuuuuu ? Criouuuuuhumph ! "On peut accélérer ? On est en train de perdre de l'alignement stellaire, là !"

Lampion, perché sur le rebord du coffre, semblait bien plus impatient. Un nuage de fumée sortait à intervalles réguliers de ses naseaux et il triturait nerveusement ses bandages aux pattes.
La femme se tourna vers le dragonnet et lui fit les gros yeux, les mains sur les hanches :

- Vous êtes bien bougon tout à coup, mon petit maître ! Pourrait-on savoir ce qu'il vous arrive ?
- Criouhuuuumph ! "Tu le sais très bien Maï, alors dépêche-toi de réduire tous ce fatras à néant qu'on puisse avancer !"

La femme fit claquer sa langue, même si ses yeux reprirent leur lueur amusée. Elle tendit le bras devant elle et, après un instant de flottement, Lampion décolla pour venir s'y percher. Aussitôt, la femme le saisit et le changea de position de force, le mettant sur le dos, installé dans le creux de son bras replié sur sa poitrine, tel un nouveau-né.
Le dragonnet protesta tout d'abord, n'ayant pas l'air d'apprécier d'être manipulé de la sorte, et se débattit. Mais ses bandages l'empêchaient de bouger convenablement, et la femme n'eut finalement qu'à le serrer davantage contre sa poitrine tout en lui grattouillant le cou pour qu'il cesse.

- There, there...
- Humph ! "Sorcière !"

La femme lâcha un "Huhu" victorieux avant de faire un clin d'oeil à Séléné :

- L'heure du grand Schluuurp a sonné ! Hé... ça doit faire une super introduction pour super méchant, tu ne trouves pas ? Ou mieux ! Par le pouvoir du Schluuurp ancestral !

De sa main libre, elle ramena son masque blanc et lunaire sur le devant de son visage.
Avec les torches alentours, les pierres générant le champ de force, le cube lévitant et crépitant au-dessus d'une anomalie du Néant, sa robe noire, son masque et un dragon dans les bras, la femme ressemblait de plus en plus à une sorcière de contes pour enfants. Sauf qu'elle était bien réelle, et qu'elle tendait maintenant la main vers le coffre empli d'objets magiques en déclamant :

- Voyons voir comment le Destin réagit à la destruction de ces quelques objets !

Elle effectua un geste brusque de son poignet tendu, et le coffre disparut dans un flash pour réapparaître au-dessus de la Pierre de Vide. La gravité reprit ses droits un très court instant, juste avant que l'effet de l'anomalie ne s'applique à son tour.
Immobilisé dans les airs, le coffre se liquéfia en quelques secondes en un véritable torrent de particules brillantes, scintillantes et multicolores, qui formèrent un vortex tourbillonnant vers la Pierre de Vide, pour finir en un halo plus brillant encore, un disque avec pour centre l'anomalie qui était en train de dévorer chaque atome constituant chaque artefact, chaque fibre du bois du coffre.

Spoiler:

La femme remit son masque sur le côté de son visage et siffla, admirative, en profitant des couleurs chatoyantes qui tourbillonnaient derrière le champ de force :

- Rien que pour voir ça, ça valait le coup de se donner tout le mal de rassembler ce bric-à-brac... huhu...

Lampion criouuta en réponse, ayant l'air d'acquiescer distraitement, hypnotisé par le spectacle.

- Qu'en dis-tu, Séléné ? Mon dernier tour te plaît ?

08/05/2757

Le duo reprit son manège, et Séléné, sans se donner la peine de répondre à la question purement rhétorique de Maeko, les observa, les yeux brillants d’amusement … Mais avec toujours un peu de méfiance. Ces deux-là étaient absolument terribles. Ils avaient l’air d’agir complètement au hasard, comme un duo d’hommes ivres, et leurs propos semblaient parfois manquer de sens, alors qu’en réalité, ils mettaient un chaos incroyables et jouaient sur les lois ancestrales du monde et de la magie sans en avoir l’air. Réveiller l’Ombre ? Détruire des artefacts historiques ? être au courant de tout, tout le temps ? Rien ne semblait les arrêter, ou les ralentir. Ils étaient comme deux électrons parfaitement libres, deux éléments perturbateurs, guidés juste par leur amusement personnel. Il fallait les surveiller de près. Elle ne savait ni d’où ils venaient, ni où ils allaient, mais elle souhaitait bon courage à ceux qui allaient les récupérer après Elysion. Elle observa donc Maeko porter Lampion comme un bébé, et le gratouiller comme un gros chat paresseux afin qu’il ronronne, et sourit, puis elle l’écouta parler du grand Schluuurp qu’elle allait faire avec les artefacts comme elle aurait parlé d’un méchant de conte, et se transformer elle-même en sorcière de conte. Des images revenaient en mémoire de Séléné, réminiscence de l'époque désormais is lointaine où on lui lisait des histoires illustrées le soir. Meako ressemblait, à cet instant, dans cette tenue, avec ce décor, avec tout cette tension énergétique, aux sorcières de ces fables avec lesquelles on l’endormait. Son sourire se fit un peu plus lointain, alors qu’une vague de souvenirs un peu flous affluait, émaillés de sourires, de baisers, de tendresse, de rire,mais elle revint vite au temps présent. Son passé ne dévoilait jamais rien de bon. Elle refusait de s’y replonger, et le maintenait toujours à une distance tout à fait respectable.
Le flash de la disparition du coffre fut un bon détonnateur pour la ramener à la réalité, et elle observa, médusée, l’objet si précieux, rempli d’objets si incroyables, se transformer en un fleuve de paillettes, semblable à ceux que parfois créait Minos lors des fêtes, qui borda en disque la Pierre du Vide. Celle-ci paraissait affamée et insatiable. Elle grignotait les particules comme l’aurait fait un hamster avec du papier, un lapin avec une carotte, une souris avec du carton. Il y avait des couleurs incroyables, et une brillance à peine soutenable. Elle était médusée.
Aussi, lorsque Maeko lui demanda ce qu’elle en pensait, elle cligna des yeux, se racla la gorge. Elle eut besoin d’un instant pour rassembler se pensées, et y voir clair à nouveau. Il y avait sur ses rétines imprimé, presque douloureux, le coffre dissolu, et la vivacité de la lumière.

C’était … Incroyable.

Il n’y avait pas d’autre mot. c’était à se demander si tout ceci ne faisait pas partie d’un rêve ou d’un spectacle d’illusionniste. Rien, n'avait l’air réel.

Et aucun de ces objets n’auraient pu vous servir dans votre … voyage ?

Elle leur sourit, reconnectée à la réalité cette fois.

La femme ne réagit pas immédiatement à la question de Séléné. En fait, elle s'était figée lorsque les dernières particules du coffre avaient été aspirées par la Pierre de Vide, son expression lointaine comme si elle effectuait un calcul mental complexe. Ses lèvres bougeaient en silence.
Lampion, toujours dans ses bras, releva sa tête pour l'observer, sans un bruit.
Après quelques secondes de ce manège, la femme afficha un grand sourire.

- It never gets old...
- Crii ? "Ça a marché ?"
- Oui, mon petit maître, on approche.

Le dragonnet ronronna.
Soudain, Maeko sembla se souvenir de la présence de Séléné à côté d'eux, si bien qu'elle se mit à rire :

- Huhu... navrée Séléné, j'ai été un peu distraite par la plus belle mélodie que je connaisse. Pour te répondre, les détruire ici et maintenant me sert beaucoup plus que si j'en avais emporté avec moi. Le Destin chante moins fort et moins longtemps suite à un bête déplacement, comparé à un effacement. Ce doit être une histoire de tension dans les fils, ou un truc comme ça...

Lampion lui tapota le bras d'une griffe et la femme reprit, d'une voix plus posée :

- Moui, hmmm... l'heure avance, et il me faut encore aller chercher ce dernier truc avant de partir pour de bon. Du coup, une dernière tasse de thé, ça te tente, Séléné ?

Lampion se débattit, et se libéra de l'étreinte de la femme, s'agrippant à sa robe pour descendre jusqu'à son sac, qu'il décrocha en quelques gestes experts. Le dragonnet s'envola aussitôt, portant le sac sous lui, en direction du champ de force isolant toujours le cube et la Pierre de Vide bien nourrie.
Après avoir traversé la barrière, il fit une pirouette aérienne et projeta l'ouverture du sac vers les deux objets qui disparurent.
Aussitôt, le champ de force se dissipa, et les pierres alentours devinrent inertes.
La femme soupira :

- La délicatesse et la prudence des dragons m'étonnera toujours. Mettre fin à un rituel surpuissant comme ça... Quel bourrin !
- Criouuu ! "Je t'aime aussi !"

08/05/2757

Séléné fut d’abord surprise du silence de la femme face à elle. Il était bien rare que Maeko soit ainsi silencieuse, et il fallait bien avouer qu’elle était un brin inquiétante, à ainsi marmonner en silence, ses lèvres bougeant sans un seul bruit. La métisse se racla la gorge à l’instant où sa compagne pour la soirée sembla sortir de sa transe, ce qui ne fut pas sans la soulager. Elle sembla soudain se rappeler de son existence, et se tourna vers elle, pour lui expliquer une sombre histoire de tension entre des fils. La métisse fronça les sourcils, mais ne releva pas. Maeko avait parfois des propos un peu obscurs ainsi, et le Destin y était souvent lié. Lampion se mit ensuite en action, et Séléne le vit prendre le sac, s’envoler avec et …
Sloup.
Il aspira le cube et la Pierre du Vide, dissipant le champ de force, et ramenant à leur état normal les pierres alentours. Les sourcils de la métisse s’envolèrent. Bon sang mais …
Les propos de Maeko confirmèrent son étonnement: Lampion était un sacré bourrin inconscient, et un instant elle revit dans son esprit les différentes têtes brulées dans ce genre qu’elle avait pu croiser.

En effet oui, haha ! Mais je veux bien pour le thé, merci.

D'un autre côté, elle se demandait comment Maeko s’y serait prise, elle. Elle avait un doute quant au côté orthodoxe de le méthode de la femme.

Ven 9 Mar 2018 - 19:27

- C'est entendu alors ! Allons donc prendre une dernière tasse de thé. Lampion, puisque tu m'as subtilisé mon sac, tu veux bien bourriner encore et ranger les pierres avec le reste ?
- Criouuuuhumph ! "J'ai intérêt à avoir un câlin après tout ce que tu me demandes !"

La femme fit un clin d'oeil au dragonnet, qui sembla s'en contenter, puis elle fit volte-face et marcha vers l'avant de la maison, faisant signe à Séléné de la suivre.
Elles se retrouvèrent bientôt assise comme un peu plus tôt, à la table du prron, avec le thé garanti goût toujours différent servi dans des tasses presque pas ébréchées.
La femme but une gorgée, et se renfonça dans son siège en laissant son regard s'égarer dans le paysage nocturne.

- Aaaahhh... c'est toujours une sensation étrange, de se dire qu'on va laisser un monde entier derrière soi, et en découvrir un tout nouveau. Un peu comme un déménagement, ou un nouveau shampooing. Ce n'est pas la première fois, mais j'ai toujours du mal à m'habituer.

08/05/2757

Rapidement, elles se retrouvèrent toutes deux assises sur le perron, une tasse de thé entre les mains. Le thé était très bon, avec un goût assez corsé, épicé, presque piquant. Séléné sourit aux mots de Maeko, et ce sourire s’accentua à la comparaison. Elle était, cependant, comme toujours avec Maeko, intriguée.

Tu as laissé beaucoup de mondes derrière toi ainsi ? Ca t’arrive souvent ?

C’était quelque chose d’assez étrange à imaginer. elle même avait été contrainte de nombreuses fois de tout abandonner, de partir sans se retourner, et avait beaucoup déménagé. Cependant, elle avait toujours eu l’assurance de pouvoir y retourner, même si cela avait changé. Bref, elle n’avait jamais changé de monde, ce qui était tout de même un déménagement d’une sacrée ampleur.

La femme plissa les yeux, pensive, comme si une réponse qui aurait dû être simple lui paraissait tout à coup bien plus complexe à trouver :

- Franchement, je serais incapable de te donner un nombre. Mais cela faisait un moment que je ne m'étais pas posée aussi longtemps dans une même dimension. Quelque chose dans celle-ci... je ne sais pas... j'aime bien la couleur de l'air je suppose.
Ou alors ce sont les tartiflettes... Hmmm... définitivement les tartiflettes...

Elle soupira d'aise en se remémorant le goût du plat mangé plus tôt, avant de finir sa tasse de téh d'un trait.
Elle s'empara ensuite d'un cookie, le gardant au bout des lèvres, puis tendit le bras pour récupérer son luth appuyé contre le mur. Se renfonçant dans sa chais, elle se mit à jouer quelques arpèges de façon distraite.
Elle passa de façon subtile à un véritable morceau pourtant, et cela devint évident lorsqu'une voix se mit à chanter. Une voix masculine, qui résonnait tout autour d'elles sans que l'auteur en soit visible. Et ce n'était certainement pas Maeko qui chantait, car sa bouche était toujours encombrée par son cookie.

Spoiler:

La chanson terminée, la femme laissa son luth reposer sur ses genoux et entama finalement son cookie, à petites bouchées et le regard dans le vague.
Après quelques secondes, des grattements se firent entendre au niveau du toit du perron, juste avant que Lampion n'apparaisse au rebord, se laissant tomber en planant jusqu'à la table, alourdi par le sac de la femme qu'il tenait entre ses pattes toujours emmaillotées de bandages.
Il rejoignit cette dernière et vint s'installer sur son épaule, jetant le sac au sol en passant.
Maeko partagea son cookie avec le dragonnet, qui mangea sa part calmement.
Le duo semblait étrangement silencieux, tout à coup.

08/05/2757

[Bon sang de moine, mais tu les déniches où tes musiques ??? Elles sont si ouf !!! :O]

Séléné sourit à la mention des tartiflettes. Oui, elle connaissait l’amour de Maeko pour ce plat: cela avait déjà été évoqué avec elle. D’ailleurs, elle-même appréciait plutôt pas mal ce plat dégoulinant de fromage, gratiné à souhait, aux lardons croustillants, avec des pommes de terres fondantes, plein de petits oignons presque caramélisés et … elle avait faim. Un instant, l’image d’un plat de tartiflette tout juste sorti du four, qui avait embaumé la cuisine lui passa devant les yeux, et elle se sentit saliver. Oh, oui, lorsqu’elle rentrerait, elle ferait une tartiflette. Une tartiflette à tomber par terre. C’était décidé.
Puis, Maeko prit son muth, commença à jouer, et Séléné n’eut qu’à savourer les notes sorties de l’instrument, qui peu à peu se transformèrent en un vrai morceau, empreint d’une certaine nostalgie. Et soudain, une voix d’homme se fit entendre. Séléné fut empreinte d’un frisson, regarda Maeko, qui cookie à la bouche, était bien incapable de chanter, et ne semblait pourtant pas s'émouvoir de l’apparition d’une voix d’homme alors qu’il n’y avait qu’elles et … Lampion. Lampion ? Non …
Lorsqu’elle eut terminé, elle entama son cookie, alores que la métisse cherchait toujours du regard qui aurait bien pu chanter ainsi. Puis Lampion vint les rejoindre, ses pattes toujours bandée tenant le sac. Ils vint s'installer sur l'épaule de la femme, qui lui donna un morceau de cookie, et ils restèrent calmes et silencieux, ce qui sembla bien étrange à Séléné, peu habituée à les voir inactifs.

Excuse-moi mais … Qui chantait ?

Sam 29 Sep 2018 - 17:32

Dans un bel ensemble, le duo cessa de manger leurs cookies et posèrent les yeux sur Séléné. La question de la métisse semblait les étonner, pour le moins.
Le dragonnet fut le premier à se reprendre et à sembler s'amuser de la situation.

- Criiii ! CriouCriiiirrrrumph ? "Franchement ! La réponse est aussi dure à trouver que ça ?"

La femme lui tapota gentiment le crâne avec un doigt, avant de sourire :

- Beaucoup se sont posés cette question, et certains continuent à se la poser encore aujourd'hui, même une fois que je leur ai donné la réponse. C'est une voix qui m'accompagne depuis des années, jointe à la mienne lorsque je chante, résonne autour de moi lorsque je joue. Elle parle d'une famille perdue, de sa quête pour la retrouver, de son amour d'être libre... et je l'adore.

La femme passa son doigt le long du cou de Lampion, qui ronronna et arqua le dos vers elle, s'abandonnant avec plaisir à ce contact.

- Même si elle est un peu bourrine de temps à autres, je n'en voudrai aucune autre pour m'accompagner.
- Criiii... Humph. "Arrête un peu... ou non, continue."

Elle lâcha un "Huhu" avant de poser une nouvelle fois les yeux sur Séléné :

- Je ne suis qu'une musicienne itinérante, et je n'y connais pas grand chose en magie, mais peut-être que ma musique possède réellement une forme de pouvoir, permettant à tous de l'entendre. Pour moi, l'univers entier est musique, alors je l'entends en permanence.

La femme eut soudain une lueur amusée dans le regard, comme si elle s'attendait à la réaction de la métisse. Sûrement une quinte de toux.

08/05/2757

Séléné n’eut pas cette fois de quinte de toux -sinon on aurait fini par soupçonner de sa part un vrai souci au niveau de la gorge ou des poumons, et ç’eut été dommage-. Par contre ses sourcils se levèrent si haut qu’on aurait pu croire qu’ils ne tarderaient pas à s’envoler. Une voix, inconnue, qui l’accompagnait partout, depuis toujours, qu’elle entendait toujours, amis à laquelle tout le monde n’avait pas accès ? Mais enfin, qu’est ce que c’était donc que cette histoire à dormir debout, encore une fois ? Ceci dit, elle aurait du être habituée, au vu du duo … non ? En même temps, cette histoire de musique avec un pouvoir spécifique l’intriguait, la titillait. Elle trouvait l’idée très belle.
Elle lui sourit, presque un peu rêveuse.

J’aime bien cette idée. c’est très poétique, et en même temps très crédible, je trouve. Par contre, ne tente pas de me faire croire que tu ne t’y connais pas en magie, ça ne prendra pas avec moi, pas après ce soir !

Elle regarda le dragonnet un instant.

Ca fait longtemps que vous faites la paire Lampion et toi ?

Dim 21 Oct 2018 - 21:53

La femme sourit, avant de hausser les épaules, ce qui secoua un brin le dragonnet perché dessus.

- Huhu... c'est pourtant vrai, je suis incapable d'utiliser la magie. Si j'essaie de lancer un sort, même basique, il ne se passe rien. Mes téléportations sont plus une mutation, due à un séjour prolongé dans le Vide entre les dimensions. J'ai quelques connaissances théoriques, mais c'est bien tout...
- Criiiii ! Criouuuuu ! "La théorie seulement ! Et plus d'artefacts que de raison !"
- Vrai. Mais tu es là pour remplir ce rôle, mon petit maître.

Le dragonnet ouvrit légèrement ses ailes, ayant l'air de se gonfler de fierté, avant de reprendre sa dégustation de cookie. Maeko l'imita un instant plus tard, puis répondit à la dernière question de Séléné en hochant la tête sur le côté :

- Je ne sais plus, honnêtement... Trente ans ? Quarante ? Plus ou moins pour toi, mon petit maître ?
- Humph... "Je n'ai pas compté..."
- Bref, depuis assez longtemps je suppose. Enfin, le temps est une chose toute relative, surtout lorsqu'on voyage d'une dimension à l'autre. Puisqu'on en parle...

Dans un geste lent et mesuré, la femme se leva, prenant soin de ne pas risquer de déséquilibrer Lampion juché sur son épaule - ce que le dragonnet sembla apprécier profondément - puis se dirigea vers le bord du perron pour lever les yeux vers le ciel.
Elle resta à observer la voute céleste une minute, puis se tourna vers Séléné :

- Ça va être l'heure. Si je veux atteindre ma destination, il va falloir que je parte d'ici quelques minutes.

08/05/2757

Séléné haussa un sourcil à l’affirmation de Maeko comme quoi elle ne maîtrisait en rien la magie. Ceci l’étonnait, et encore plus son explication pour ses téléportations. C’était là un domaine auquel elle ne connaissait rien, c’était même quelque chose que jusqu’à rencontrer cet étrange duo, elle n’aurait pas imaginé possible: le passage entre les mondes, l'existence de plusieurs dimensions et leurs traversée. Oui, elle pouvait imaginer que cela laisse des traces. Même aussi importantes. Cependant, imaginer que ce soit Lampion qui ait les pouvoirs magiques, puisque c’est ce qu’il lui semblait bien avoir compris, la fit sourire. C’était impossible, non ? Non ? Si ? Evidemment, elle avait déjà entendu parler de dragons, et de leurs incroyables pouvoirs … Mais tout de même, c’étaient des légendes, non ? Enfin, elle même avait voulu aller trouver des dragons à une époque, et n’avait trouvé aucune piste réelle … Mais si en effet Lampion … Alors pourquoi était-il si petit, et attaché à Maeko ? Et depuis si longtemps ?!
Soudain lui vint une idée: et si ce n’était pas Lampion qui était attachée à Maeko,mais Maeko à Lampion, ce qui ferait de la formule “mon petit maître” bien plus qu’une formule simplement affectueuse, une manière de parler ? Et si c’était réellement là le statut de Lampion par rapport à Maeko ?
Elle allait poser la question, puis se ravisa. Autant laisser au duo encore un peu de mystères … Et puis, il allait être pour eux temps de partir, l’heure des au-revoir, peut-être des adieux, approchait à grands pas.
Elle sourit à Maeko et Lampion, toujours aussi amusée et surprise par leur côté synergique. Elle les rejoignit.

Eh bien … J’espère que ce séjour dans notre dimension vous a plu ! Et que les suivantes vous plairont encore plus.

Mer 31 Oct 2018 - 23:50

La femme inclina la tête en direction de Séléné pour la remercier.

- Merci, huhu... je fais tout pour que ce soit le cas.
- Criouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu ? "Tu vas garder un œil sur cette réalité, Maï ?"

Le cri de Lampion ressemblait à un long roucoulement, et était assez différent de ses vocalises précédentes.
La femme sourit :

- Oui, mon petit maître.
- Humph...

Le dragonnet termina tranquillement son cookie, tandis que la femme lui caressait la nuque du bout des doigts.

- Au fait, merci de m'avoir écoutée, ça faisait longtemps que je n'avais pas pu partager quelques-unes de mes découvertes avec quelqu'un d'autre que Lampion, et je dois avouer que ce fut rafraichissant. Et merci aussi de ne pas avoir tentée de m'arrêter.
Je me demande... pourquoi tu m'as laissée faire d'ailleurs ? J'aurais très bien pu avoir de plus mauvaises intentions tout à l'heure, avec Chaos et Destruction.

08/05/2757

Séléné sourit à Maeko, et ce sourire s’élargit au roucoulement de Maeko. Regarder interagir le duo était toujours source d’étonnement. Voir la femme caresser la nuque du dragonnet encore immense quelques temps avant, du bout des doigts alors que celui-ci finissait son cookie avait quelque chose d’attendrissant. aux remerciements de Maeko, elle hocha la tête, d’un air de dire qu’il n’y avait rien de plus normal. En réalité, cette conversation, cette soirée même, lui avait énormément appris.
A sa question, elle eut un temps d’arrêt.

A vrai dire … Au vu de ce que tu avais en ta possession, tu aurais pu détruire notre monde déjà des milliers de fois. Alors, puisque tu ne l’as pas fait les mille fois d’avant, pourquoi le faire maintenant ? Et de toute manière, je le sais, et tu me l’as confirmé, l’Ombre se réveillera un jour ou l’autre. Si tu avais eu de mauvaises intentions, comme tu dis, soit tu aurais rapproché l’inévitable, soit tu nous aurais simplement empêchés d’avoir à l’affronter en nous tuant avant lui.

Elle lui sourit, presque un peu distraite. Elle aurait beaucoup à faire, suite à ce soir.

- Oh, mais réveiller l'Ombre était mon intention au départ, mais j'ai loupé la bonne fenêtre de tir il y a plusieurs années, avant la guerre. Ou plutôt quelqu'un m'a empêchée de faire feu. Ça n'aurait aucun sens de le faire aujourd'hui. Et tuer tout le monde... ce serait affreusement ennuyeux. Les holocaustes font de très mauvaises histoires.
"Tout le monde est mort." Et après ? Bah rien.
Meh... y'a mieux comme fin.

Elle haussa les épaules, rejetant l'idée même de devoir faire un jour quelque chose d'aussi barbant. Elle se pencha vers l'avant, ses deux coudes appuyés sur la balustrade et ajouta, son regard perdu dans le ciel nocturne :

- Sois plus dure à l'avenir Séléné. Tu m'as laissée faire alors que tu n'avais aucune certitude sur mes intentions réelles, tout en pensant que je pouvais provoquer un cataclysme. Honnêtement, c'était une erreur.
Ton adversaire sera l'Ombre et ses serviteurs. Elle pourra détruire ton monde, alors n'hésite plus à t'interposer. Tes chances de succès sont maigres, je te l'accorde, mais si tu hésites à agir, tu perdras à coup sûr.

Voir la femme aussi sérieuse tout à coup, sans son éternel sourire et ses propos tarabiscotés, cela avait de quoi faire peur. Plus encore que de la voir jouer les sorcières de conte avec des artefacts surpuissants pour jouer avec les lois naturelles ou invoquer des oranges sur demande.
Lampion semblait s'amuser un peu de la situation, mais n'ajouta rien, sa queue se balançant négligemment le long de la nuque de la femme, reproduisant un peu la caresse que cette dernière lui avait fait dans le cou du bout de son doigt un peu plus tôt.

08/05/2757

Le ton soudain très sérieux de Maeko alerta Séléné. Il y avait là quelque chose d’extrêmement inhabituel, qui ne correspondait pas à Maeko de manière générale, ou en tous cas, à ce qu'en connaissait Séléné. c’était très différent de son ton et de son attitude habituels. La métisse déglutit, u peu inquiète soudain, par ce changement de ton.

Maeko … Y a-t-il quelque chose par rapport à l’Ombre que je ne sais pas et que tu pourrais me dire par hasard ?

Car évidemment, c’était la première chose à laquelle Séléné pensait: tout ceci ressemblait fort à un avertissement, et c’était loin, très loin, des habitudes de Maeko. Elle se demandait s’il n’y avait pas quelque chose qui se cachait là-dessous, quelque chose d’important, qui lui aurait échappé.
Car Évidemment, elle savait très bien, elle avait complètement conscience que lorsque le temps serait venu, il faudrait se battre, et être impitoyable, jusqu’au bout. Peu lui importait, en réalité, de perdre la vie, tant qu'elle la perdait utilement. Elle avait évidemment conscience d’être plus utile vivante que morte, mais savait aussi qu’il y aurait des situations où échapper à sa fin lui serait difficile. Elle avait conscience de la fin qui approchait, à grands pas, imminente. Elle redoutait de la voir arriver, amis était prête à tout pour combattre l’obscurité, aussi longtemps qu'elle le pourrait. Elle svasité videmment, qu’elle pourrait encore s’endurcir. Après tout, elle n’avait même pas vingt cinq ans, et elle, ne le savait pas, mais il ne lui restait qu’un peu plus de trois ans avant que tout ne se déchaîne. Elle ignorait aussi à quel point ces trois années la rendraient plus forte, plus dure, et à quel point les suivantes renforceraient cette armure.
A cet instant, elle n’espérait qu'apprendre quelque chose qui pourrait lui être utile dans ses combats futurs.

La femme plissa le nez, l'air de se concentrer intensément en fouillant dans sa mémoire :

- Hmmm... non, rien du tout ! Absolument rien de plus que ce que je t'ai déjà dit. Rien de rien. De rien. De rrrrrrrrrrrrrriiii...
...
A moins que... il y a peut-être effectivement quelque chose, maintenant que j'y réfléchis...
- Criiiiii ! "C'est l'heure, Maï !"
- Ha ! C'est vrai ! Il faut qu'on bouge ! L'alignement planétaire n'attend pas, et c'est essentiel pour arriver au bon endroit ! Shooo ! Shoooo ! Off with you, Séléné ! Je te conseille au moins dix pas de distance entre toi et la maison, sinon tes problèmes avec l'Ombre te paraitront bien riquiquis avec ce qu'il pourrait t'arriver.

Spoiler:

Passant d'une immobilité presque complète à une frénésie de grande voyageuse étourdie sur le départ, elle fit de grands gestes avec les mains pour signifier à Séléné qu'elle devait s'éloigner, avant de saisir ce qu'il y avait sur la table du perron - thé, gâteaux, tasses et couverts - et de jeter, oui, jeter le tout par la porte de sa chaumière, provoquant un grand fracas et des bruits inhabituels à l'intérieur.
Ceci fait, elle rangea le reste de ses affaires avec tout juste plus de délicatesse avant de sortir le cube de son sac pour le poser sur la table. Tandis qu'elle commençait à pianoter sur les symboles de l'artefact, Lampion décolla de son épaule pour venir se poser sur la balustrade, jetant un oeil sur Séléné et laissant échapper un "Criouuu" qui sonnait comme un adieu. Ou une blague de mauvais goût. Allez savoir.

Activé par la femme, le cube pulsait de plus en plus fort, chargeant l'air de magie. Le bois de la chaumière commença à grincer, doucement puis de plus en plus fort. Puis, l'image qu'elle renvoyait se mit à trembloter, comme un reflet aquatique perturbé par les vibrations à la surface.
Par dessus le vacarme de la maison grinçante, la femme interpela Séléné :

- C'est ici que nos chemins se décroisent Séléné. Tu devrais vraiment essayer de monter sur scène, je suis certaine que tu as du potentiel.

Sa voix semblait provenir de très loin, sa silhouette difficile à percevoir clairement au milieu des anomalies lumineuses. Même Lampion commençait à être affecté.
Après un instant et des mouvements flous, un objet rond franchit les limites du phénomène pour atterrir en roulant aux pieds de la métisse.

- Cadeau de départ ! Huhu...

C'était une orange que la femme avait lancé, le fruit bien affecté par les anomalies tremblotait, était agité de courants qui tourbillonnaient à sa surface pourtant solide, était mat ou douloureusement brillant tour à tour...
Bref, il faudrait beaucoup de courage pour tenter de mordre dedans.
Dans un dernier grincement et un flash, la maison disparut. Un remous dans l'air puis le calme retomba, presque anormal après tout le vacarme. S'il n'y avait pas eu l'orange déphasée, personne n'aurait pu affirmer que le duo avait été vraiment là, avec une maison capable de se déplacer presque par elle-même.

08/05/2757

Au moment où Maeko semblait se souvenir de quelque chose à lui dévoiler, elle sembla surtout se rendre compte qu’il était l’heure de déguerpir, rappelée à l’ordre par Lampion.

*Caramba !! Encore raté !*

Pourtant elle se plia aux indications de Maeko, et s’éloigna très rapidement, alors que la femme “rangeait” ce qu’il y avait sur le perron dans la maison. Sa méthode lui était très personnelle, et fit sourire Séléné. Puis, alors que Maeko tapotait sur son cube, Séléné sentit l’air autour d’elle changer, se charger de magie, et elle ne put retenir un frisson alors que tous ses poils se hérissaient. Elle déglutit, comprenant très bien que l’heure des vrais adieux avait à présent sonné. L’image de Maeko se troublait, comme un reflet dans lequel on aurait lancé un caillou, et lorsqu’elle lui parla sa voix semblait venir de loin, très loin. Pourtant Séléné rit à ses paroles.

Bien sûr !

Et soudain, elle lui lança quelque chose qui roula à ses pieds, agité de flashs, tremblotant et semblant changer de texture. E soudain, un grincement un peu plus fort, un flash un peu plus lumineux.

Bon voyage !

Trop tard. Le duo avait disparu, et rien, à part l’orange, n’aurait pu attester de leur présence encore un instant auparavant. La métisse soupira, sentit sa gorge se serrer, et secoua la tête. Non, ce n’était pas le moment d’être sentimentale. Elle ramassa l’orange. Cela ferait une très jolie lampe songea-t-elle en riant. L’efficacité serait peut-être à revoir, mais au moins, elle aurait un souvenir.
Puis, elle s’éloigna, prête à retrouver sa jument, l’auberge, sa route vers son ami, et surtout, son destin qui n’allait pas tarder à lui tomber dessus.

Sujet verrouillé

Sujet terminé, sujet archivé !