[Terminé] Nous recréer [pv Nathalia]

Elle la rassura, et s’excusa, ce qu’il balaya d’un geste. Son retour était un bouleversement pour tous, et il n’attendait pas d’elle qu'elle pense à tout. Ce n’était pas sa place. A vrai dire, il aurait aimé aller acheter ça lui-même, mais il n’avait pas d’argent, d’une part, et pas assez de force d’autre pas. Ainsi, lorsqu’elle lui proposa de se reposer alors qu’elle allait chercher leur fille et faire des courses, il accepta malgré lui: il aurait voulu pouvoir aller chercher Noïa à la sortie de cette école où il l’avait tant observée, mais actuellement, son corps ne le lui permettrait pas. Il la laissa filer à regrets, après l’avoir regardée se glisser dans ses vêtements (elle semblait avoir une garde-robe inépuisable qui l’impressionnait assez).
Lorsqu’elle eut fermé la porte, il se replaça dans le lit, ferma les yeux. Il n’avait jamais dormi profondément, toujours sur le qui-vive, mais depuis des années, il ne dormait plus vraiment, intranquille en permanence. Ici, c’était différent. Il était épuisé, et avait grandement puisé dans ses propres réserves, en plus d’avoir totalement bouleversé son quotidien en quelques heures. Pourtant, il eut du mal à s’endormir, se sentant sombrer un peu, avant de sursauter violemment, comme pris d’une panique soudaine. Et à chaque fois, des pensées, des souvenirs venaient l’envahir. Intrusifs, désagréables, cauchemardesques même, ils étaient la preuve du travail de son cerveau qui devait très certainement tourner à plein régime pour parvenir à traiter tout ce qu’il avait laissé de côté pendant son séjour en prison où il tentait simplement de survivre. Il aurait simplement cru que cela mettrait plus de temps à arriver, mais Nathalia avait manifestement réussi à lui insuffler un sentiment de sécurité suffisant …
Il se laissa donc dériver sur ce fleuve noir et poisseux, finissant par s’endormir sans s’en rendre compte uniquement pour continuer cette triste croisière. A vrai dire, il fut surpris de se faire réveiller par Nathalia tout contre lui. Avant, ça ne serait jamais arrivé, d'une part, et d’autre part, il ne pensait même pas avoir dormi … Émergeant doucement de ce qui ressemblait pour lui plus à une transe qu’à du sommeil, la la serra contre lui alors qu’elle l’embrassait, déçu lorsqu'elle fila à nouveau. la voyant attraper des vêtements, il se redressa, déclenchant une vague de douleurs dans tout son corps. Si c’était comme ça en ayant dormi moins d'une heure à tout casser, il n’osait pas imaginer ce que ce serait le lendemain …
Avec une grimace, il finit de s’asseoir, et bascula ses jambes de manière à pouvoir s’asseoir pieds au sol cette fois-ci. Il sentit immédiatement en tentant de s’appuyer sur ses jambes que ça ne fonctionnerait pas sans appui. Des yeux, il chercha une solution, et n’en trouva pas.

“Je ne vais pas pouvoir me lever, et encore moins marcher jusqu’au fauteuil, ou descendre les escaliers sans appui.” constata-t-il d’un ton plat, ses épaules s’affaissant. “Mes muscles ont refroidi, et j’ai de toute façon trop … forcé, je crois.” ces simples mots le déprimaient. Il n’avait rien fait, pour un homme normal. Et pourtant, il était déjà au bout de ses capacités. “Je ne crois même pas que j’en aurais été capable de toute façon, de marcher sans rien. Est-ce que tu peux me passer ma canne, s’il te plaît ?” lui demanda-t-il en désignant d’un geste du menton le vieux bout de bois vermoulu qui était resté près du fauteuil, mais inaccessible pour lui. “Et je vais peut-être m’habiller assis …” ajouta-t-il après un temps de réflexion: debout il était certain de tomber.

Il calculait déjà comment arriver en bas avec simplement sa canne. Il ne voulait pas louper les retrouvailles avec sa fille, mais il lui faudrait se tenir au mur d’une main, et s’appuyer sur sa canne de l’autre. Il espérait simpelemnt ne pas avoir besoin de dormir sur le canapé ce soir-là, car incapable de remonter. Chassant cette idée déprimante, il adressa ce qu’il voulait être un sourire à Nathalia.

Angel approuva faiblement de la tête lorsqu’elle parla de faire venir un médecin. Ce n'était pas comme s’il avait le choix, de toute façon. Et il ne pouvait pas nier que cela serait utile, évidemment, au vu de son état. Après l’avoir embrassé, elle fila, et il attrapa les vêtements. Il commença à enfiler le haut, puisque c’était ce qui lui demandait le moins d’efforts, puis s’attaqua au caleçon et au pantalon. Celui-ci, même si tout petit, flottait un peu. Il n’était aps surpris: il avait beaucoup maigri, et, si Nathalia avait pris plus petit,le pantalon aurait été nettement trop. Il préférait avoir à mettre une ceinture qu’avoir le feu au plancher. D’ailleurs, il y avait une ceinture intégrée au pantalon, sous forme de cordelette qui allait bien avec la matière, souple et légère, du tissu. Debout, en appui sur sa canne de fortune, il resserra ainsi le pantalon, afin de ne pas se retrouver soudain nu des hanches aux chevilles.
Prenant sur lui et serrant des dents, avec pour seul objectif de réussir à passer un repas en famille, son premier, il clopina, se tenant au fur et à mesure aux différents objets de la pièce, jusqu’au mur, où il s’appuya pour parvenir à la porte. Il répéta l’opération jusqu'à l'escalier, où le devançait Nathalia, qu’il descendit marche par marche, en s’arrêtant afin de s’assurer de ne pas tomber. Il avait tellement mal qu’il en avait les larmes aux yeux, mais il faisait en sorte de les ravaler: il pleurait littéralement du sang, et il ne voulait pas effrayer sa fille avec ça. Il ne voyait pas Noïa derrière Nathalia, et à vrai dire, il était tellement concentré sur les marches elles-mêmes que même sans personne entre sa fille et lui, il ne l’aurait pas vue à cet instant précis.
A vrai dire c’est la réaction de Nathalia en arrivant en bas de l’escalier qui le fit se rendre compte qu’il avait enfin passé cette épreuve. Et en relevant la tête, il vit le visage rose d’excitation de Noïa, et il lui sourit. Il l’avait vue assez régulièrement en prison: elle était venue lui rendre visite. Mais c'était toujours derrière une vitre. Là, c ‘était tout à fait différent, et lorsqu’elle lui tendit, sautillante, un paquet enrubanné, il sentit quelque chose en lui céder et éclore à la fois. On ne lui faisait pas de cadeau, généralement, et jamais aucun enfant ne lui avait fait de cadeau. Voir ce mélange entre Nathalia et lui lui sourire, la voir heureuse de sa présence … Cela lui faisait encore plus plaisir que tout ce qu'il avait pu imaginer. Il finit en sorte de descendre la dernière marche, afin d’avoir les deux pieds sur un sol stable et égal, avant de lâcher la rampe de la main, et de se pencher un peu pour prendre ce qu’elle lui tendait, très ému:

“Merci, Noïa.” balbutia-t-il en déballant comme il le pouvait le présent. Le fait que cela révèle une canne ne le surprit pas; par contre celle-ci était simple mais belle et cette marque d’attention, cet intérêt apporté à ses goûts personnels le toucha. “C’est très gentil, merci beaucoup.” dit-il de nouveau, ne sachant comment exprimer son émotion, s’appuyant sur sa nouvelle canne et l’ancienne comme sur des béquilles mal équilibrées, et refoulant les larmes qu’il sentait monter afin de ne pas effrayer son enfant.

Son enfant.

Celui faisait tellement étrange. Noïa avait douze ans. Elle avait un long corps de liane musclée, et avait déjà perdu certaines des rondeurs de l’enfance. Elle avait ce corps sec, presque cagneux, de la fin de l’enfance, où garçons et filles se confondent, déjà coloré par le soleil. Pourtant, dans le visage, le regard, tout indiquait l'adolescente en devenir, le fort caractère tapi derrière la joie. Il ne savait pas, n’avait jamais su comment se comporter avec les enfants, et encore moins avec les adolescents (mis à part éventuellement en les prenant comme apprentis ? Mais ce n’était pas vraiment ce qu’il cherchait pour sa fille; de toute façon, il n’était plus en état pour cela.). Il avait du mal à réaliser que cela faisait douze ans qu’elle existait, qu’elle était là et que c’était la toute première fois qu’il se retrouvait face à elle, sans vitre pour les séparer, à pouvoir la toucher. Et qu'en plus, elle lui faisait un cadeau.
Il ‘éclaircit un peu la gorge, et posa une question qui lui brûlait les lèvres:

“Est-ce que tu veux bien que je te fasse un câlin ? Tu as le droit de refuser, je ne t’en voudrai pas. Je ne veux pas que tu sois mal à l’aise.”

Il avait envie de serrer sa fille dans ses bras, et c’était, de toute façon, son seul moyen actuel pour la remercier. Cependant, il restait un inconnu, un homme inconnu, et à l'apparence très certainement vaguement inquiétant. Il n’aurait été ni choqué, ni déçu, ni vexé qu’elle refuse. Il n’aurait pas eu ses cannes, ses difficultés de mobilité, il se serait peut-être tout simplement penché pour l'enlacer. Il n’avait pas cette possibilité aujourd’hui.

Après un signe de tête approbateur de sa mère, Noïa se dirigea vers lui, et, lourdement appuyé sur sa canne neuve, il laissa tomber l’ancienne et referma son bras libre sur sa fille, qu’il serra fort contre lui, savourant cette toute première étreinte comme une révélation. Il y avait pour lui quelque chose de tout à fait unique à serrer cette enfant dans ses bras, et manifestement, elle ressentait la même chose, s’il en croyait la manière dont elle se collait contre lui, comme si elle avait voulu le traverser. Ainsi, il n’avait pas vu Nathalia partir, et il la vit revenir avec surprise alors qu’il desserrait son étreinte, armée de béquilles.Il n’ut pas le temps de réponde que Noïa commença à gentiment se moquer de sa mère et de ses talents de coiffeuse. Il les observa avec tendresse, puis empoigna les béquilles pour les suivre à son rythme (lent) en discutant avec sa fille jusqu'à la cuisine:

“Désolé, je n'ai pas gardé ton cadeau pour ce soir. J’ai trop mal aux jambes, je l’utiliserai plus tard, quand ça ira mieux.
- Oh ne t'inquiète pas, papa, pas de problème ! C’était plus facile à emballer que les béquilles ! Ça s'est bien passé ta journée ? Tu as fait quoi ?
- Heu, émit Angel, un peu décontenancé, je suis arrivé ici dans l'après-midi, et ta maman m’a aidé à me rendre présentable. Après j’ai dormi un peu, puis tu es arrivée, sourit-il. Et toi, alors, à l’école ?”

Cette question déclencha une petite litanie qui les tint jusqu’à la cuisine où il s’assit en espérant qu’on lui apporte de quoi faire, car il ne supporterait pas de rester à les regarder. Très vite il fut armé de beurre, de pain et d’un couteau avec pour mission de beurrer les tartines, ce à quoi il s’attela.

“Tu sais, Noïa, si tu veux, tu peux tenter de relayer ta maman, et d’arranger ma coupe si tu en as envie ! De toute façon, je ne vais pas sortir énormément, ce n’est pas très grave si ce que vous faites n’est pas digne d’un coiffeur barbier.” proposa-t-il.

Il était, il fallait l’admettre, un peu dérouté par cette nouvelle vie où il ne savait pas trop où se placer. mais il faisait de son mieux.

Angel sourit à Nathalia, en s’approchant d’elle, une canne d’un côté, sa chaise de l’autre. Puis il s’assit, et attrapa un torchon.

“Quand je tiendrai mieux sur mes jambes, je ferai la vaisselle, si tu veux. En attendant, j’essuie !” lui sourit-il, se rappelant combien ce n’était pas son truc ce genre de tâches ménagères.

Puis, alors qu’il passait mécaniquement le torchon sur les plat du soir, il répondit à Nathalia au sujet de leur fille:

“Oui, elle est … merveilleuse. Tu as vraiment réussi de manière extraordinaire.”

A vrai dire, sans le formuler, il se demandait un peu si l’enfant aurait été si bien élevée et si bien dans ses baskets s’il avait été là, lui. Il aurait été bien capable de tout foutre en l’air.

“On y arrivera je n’en doute pas.” conclut-il dans un sourire.

Puis il la remercia, pour les anti douleurs qu’il ne prit pas. Il savait l’effet des médicaments, et leur composition. Il savait aussi à quelle vitesse il pouvait être addict à quelque chose, et il savait que tous ses organes étaient dans un état un peu minable. Il n'était pas certain, donc, de la posologie à appliquer par exemple et préférait éviter de jouer à l’apprenti sorcier.

Le problème se régla de lui-même le lendemain. Après une nuit de sommeil lourd, et noir, Nathalia contre lui, il se réveilla perclus de douleurs, et Nathalia tint s promesse d’appeler un médecin. Angel fut capable, aidé de ses béquilles, de descendre les escaliers, mais il lui était impossible, pour l'heure d’accompagner sa fille à l’école. Il aurait fallu prévoir plus de temps, et ce n’était pas le cas ce matin-là. En plus, il n’avait pas vraiment envie qu’elle doive se lever plus tôt pour lui, aussi, il n’évoqua pas cette possibilité. Ca attendrait qu’il aille mieux.

Il resta donc à la maison alors que Noïa partit à l’école, tentant d’assimiler avec une certaine difficulté tout ce nouveau quotidien. Puis, lorsque le médecin arriva, il eut droit à un examen complet. Le professionnel, très minosien, fit pourtant plusieurs fois la grimace, et les laissa avec une ordonnance longue comme le bras et une liste d’instructions longue comme la jambe … sans oublier un planning de rendez-vous et de suivis chargé. Heureusement qu’on était sur Minos, ne put s’empêcher de songer Angel, qui connaissait le prix de la santé sur Rhadamanthe.
Le médecin était formel: si Angel ne faisait pas de rééducation, il ne pourrait pas aller mieux. Selon lui, actuellement, il était fortement déconseillé qu’Angel marche en dehors des séances quotidiennes de rééducation, et il lui prescrivait ainsi un fauteuil roulant, précisant que ce serait à la personne qui s'occuperait de sa rééducation à préciser les usages du fauteuil, béquilles et de la canne. Il avait également ajouté qu’il lui paraissait très peu probable qu’Angel récupère un jour l’intégralité de sa mobilité; Il fallait donc s’attendre à ce qu'il reste à vie avec une canne, et un certain nombre de douleurs.
En voyant l’état de son corps, il avait également suggéré un suivi dermatologique et prescrit un grand nombre d’analyses, envoyées directement à un collègue en nutrition avec qui il avait pris rendez-vous pour eux. Il s’inquiétait en effet des effets de la reprise d’un régime alimentaire normal de manière soudaine.
De plus, alors qu'Angel expliquait de manière très simple comment il en était arrivé là, l’homme avait aussi proposé un suivi psychologique, qu’Angel avait tiqué avant d’accepter. Il avait très bien compris que sa sortie de prison était liée à sa coopération en tous domaines, et ne voulait pas laisser passer sa chance ou que cela le desserve s’il refusait quoi que ce soit.
Le médecin ajouta également à cela toute une batterie de rendez-vous, comme le dentiste, ou l’ophtalmo, qu'Angel avait fort peu cotoyés, mais qui en effet ne semblaient pas être une mauvaise idée. Il devait également voir un gastro-entérologue pour vérifier l’état de son système digestif, par exemple.
C’est ainsi que tous les matins, Angel (nouvellement équipé d’un fauteuil roulant) se retrouva à faire de la kiné pour réapprendre à se déplacer et se re-muscler, alors qu’il avait généralement un rendez-vous médical par après-midi.

A la fin de la semaine, il fut clair et net que la valse des médecins était loin d’être terminée. On lui prévoyait des mois de rééducation, et il avait plusieurs rendez-vous de suivi. Mais enfin, au moins, il n’avait pas à porter de lunettes (mais on ne pouvait rien faire pour ses larmes de sang), et n’avait, miraculeusement, pas attrapé de maladie de peau. Le reste était un peu moins glorieux, il fallait l’admettre, mais, mis à mis son état général, il n’y avait rien de catastrophique songeait-il avec une certaine ironie.
Peu à peu en tous cas, il supportait de manger de plus en plus normalement, là où sa digestion avait été très difficile au début par exemple. Tout ne pouvait donc aller que vers le mieux. Nathalia et lui étaient allés lui acheter des vêtements également, et il avait pu passer chez le coiffeur. En bref, il redevenait humain peu à peu. Il était également allé pointer au tribunal, comme convenu lors de sa sortie de prison. Manifestement le nombre de rendez-vous pris avait joué en sa faveur, tout comme les certificats médicaux, et on ne lui en demanda pas plus. Retrouver un travail n’était pas encore d'actualité manifestement, et tant mieux car il n’aurait encore pas pu faire grand chose. Il devait y aller tous les quinze jours, dans un premier temps.
Et c’est ainsi qu’un Pittacos, c’était Nathalia et lui qui attendaient Noïa à sa sortie de l’école. C’était une belle manière de commencer leur second week-end ensemble (et le premier où il ferait sans doute autre chose que dormir beaucoup, épuisé), et lui souriait dans son fauteuil en tenant la main de Nathalia. Il se rendait compte de la chance qu'il avait d’être à leurs côtés, et de vivre sur Minos, où les rues, bien entretenues, rendaient la circulation en fauteuil roulant plutôt simple.

La sentant tendue, il lui caressa la main des doigts alors qu’elle finissait de l’embrasser. La cloche coupa court aux chuchotis, qu’Angel vait remarqués mais pas relevés: à vrai dire, il s’y attendait, et refusait de se sentir visé. D’autre part, il ne voulait pas passer pour paranoïaque ou agressif, et cherchait simplement à éviter les regards, concentré sur ce portail d’où jaillirait bientôt son enfant. S’il ne dépassait plus de la foule comme avant, il n’avait cependant aucun doute sur la capacité de sa fille à les retrouver Nathalia et lui. Aussi, tenant toujours rendement la main de Nathalia dans la sienne, il attendit jusqu'à ce que Noïa les rejoigne, une expression de surprise sur le visage. Elle ne les embrassa pas, et ne leur sauta pas au cou, pas devant tout le monde (après tout, il comprenait: elle devait grande pour ce genre de choses), mais son visage à lui seul exprimait son ravissement; Angel lui offrit de prendre son sac de cours sur se genoux, alors qu'elle allait tout naturellement se placer derrière le fauteuil pour le pousser jusqu'à la maison.
Il préféra ne pas se poser la question de si leur fille avait perçu les quelques regards et chuchotis vers eux. A la place, il lui demanda si sa journée s’était bien passée à l’école, et elle embraya immédiatement, le racontant par le menu sa journée. Au moins, il était certain qu'elle tenait cela de sa mère … Lui n’avait jamais été un bavard. De temps en temps, il la relançait, afin également d’orienter un peu la conversation afin de savoir si elle ne se faisait pas embêter ou n’avait jamais été victime de remarques par rapport à lui. Cela l'inquiétait un peu, d’autant plus qu’il n’avait plus vraiment la prestance nécessaire pour espérer remettre quelqu'un à sa place d’un simple coup d’oeil. Cependant, on était sur Minos, et rien ne l’alerta. Peut-être que Nathalia verrait mieux entre les mots de leur enfant s’il y avait quelque chose, mais lui ne voyait rien, et il se demandait ce que Noïa voudrait pour le goûter. Sans doute du chocolat !