Elysion
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L'Arbre-Monde
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Elysionien.ne
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Epreuve 6 - Elysion Empty Epreuve 6 - Elysion

Ven 8 Déc 2023 - 7:27

   

       
       

           
C'est quoi les histoires ?

           

Vous avez un truc bien à vous, que vous connaissez par coeur et pouvez faire les yeux fermés. Maintenant, c’est l’heure de le partager avec un novice.


           
Consignes et limitations

           

Vous avez une journée pour poster un message de maximum 1500 mots. Vous pouvez utiliser un compteur de mots (trouvable ici). Vous pouvez faire moins de mots.
L’épreuve se termine dimanche 10 décembre à 23h59.
L'épreuve devra être présentée sous forme d'une recette de cuisine.


            
Annexes

           

Vous pouvez présenter au début de votre post votre personnage et son univers si vous jugez cela utile. Cela ne compte pas dans les 1500 mots de votre réponse.
Vous pouvez préciser au début de vos posts du vocabulaire spécifique à votre univers. Cela ne compte pas dans les 1500 mots de votre réponse.
Vous n’avez pas besoin d’être inscrit sur Elysion pour poster. Il vous suffit d’utiliser le code de transformation (trouvable ici) pour faire apparaître votre pseudo et votre avatar. Pensez à le tester !
Dans un souci d'accessibilité, nous vous demandons de veiller à coder le moins possible vos messages.

Vous avez la possibilité au début de votre premier post ou à la fin de votre dernier post de préciser:
- que vous ne souhaitez pas de commentaires sur votre texte
- que vous souhaitez des commentaires approfondis sur votre texte
- que vous ne souhaitez pas que votre texte soit lu à haute voix
Si vous ne précisez rien, votre texte pourra recevoir des commentaires simples et être lu à haute voix.

Bon jeu !


       

   

Paulus&Olik
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Rhadamantien.ne
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Epreuve 6 - Elysion Empty La Dinde mijotée et ses fameux Marrons

Dim 10 Déc 2023 - 19:53
OK commentaires approfondis

TW : description crues, violence, vulgarité


La Dinde mijotée et ses fameux Marrons



- Salut la compagnie, c’est Olik, le maître-queux ! Avec mon pote Paulus, aujourd’hui, on va vous présenter c’que j'appelle mon chef-d’oeuvre, une recette qui m’a été transmise par feu ma grand-mère alors que je n’étais encore que tout minot, celle-là qu’a fait notre renommée à moi et au gros là, j’ai nommé - sans plus de suspens : une bonne vieille dinde mijotée servie avec sa volée de marrons en accompagnement !
J’en entends déjà plusieurs s’exclamer durant ce préambule : “Mais voyons, Olik, tu ne sais pas cuisiner ! Tu n’as même pas de bras puisque tu es une âme défunte enfermée dans une hache sentiente. Et Paulus n’a pas la dextérité nécessaire à accomplir une tâche si délicate qu’éplucher des châtaignes. Ses carences intellectuelles l’empêchent de surcroît d’être attentif à plus de deux consignes à la suite !” Et vous auriez raison. C’est pour c’te raison que, dans ma mansuétude manifeste, j’ai décidé - grand prince - d’inclure dans cette recette ancestrale un ingrédient secret, mais essentiel, que je m’en vais vous dévoiler de ce pas : la métaphore ! Eh ouais, pas con le mec !
En effet, pour les moins clairvoyants d’entre vous, il ne s’agit pas d’une réelle dinde mijotée, mais bien d’un cassage de gueule en règle, façon trois heures du matin dans une ruelle peu éclairée à la sortie du troquet mal famé du coin. Parce qu’avec mon lardon d’acolyte, c’est bien ça qu’on fait mieux que personne : cuire des pigeons et distribuer des marrons. Les Marmitons du Gnons, les Cordon-bleus d’la rixe, les Gargotiers du passage à tabac qu’on nous appelle ! (J’en profite par ailleurs, si jamais vous avez une info à soutirer ou un bonhomme à décarosser, vous pouvez nous contacter au 65-25-25 Thanatos-en-Rhadamanthe, Cedex 15.)
Allez, fini les chichis, place à la cuisine !

Pour régaler quatre à six personnes, selon les appétits de chacun, il vous faut* :
  - Une bonne dinde bien grasse (va potentiellement falloir la cuisiner longtemps),
  - Un ustensile tranchant bien affûté,
  - Un moyen de pression (de préférence contondant),
  - Deux gousses d’ail,
  - Du beurre en quantité suffisante. Le gras, en plus de donner du goût, permet de ne pas s’abîmer les marrons en les lubrifiant bien avant l’impact,
  - Des châtaignes fraîches de chez le producteur (en l’occurrence, vous) directement. Rien de tel que le fait maison.

*Notez que je ne précise volontairement pas les quantités. Ma mémé, paix à son âme, disait toujours : “Cuisine toujours avec générosité mon p’tit Lilik, et fais-en toujours un peu plus que nécessaire pour la bonne mesure. Rien de tel que d’avoir des restes à faire réchauffer”. Merci Mémé.

Alors là, mon Paulus, tu vas commencer par choisir le lieu de ta cuisine. C’est une étape cruciale du processus. Si tu commences à fricasser au mauvais endroit au mauvais moment, il peut y avoir dinde-ésirables témoins (tu l’as ? dinde ? Paulus ? DINDE ?) dont il faudrait alors aussi farcir la couenne. Et ça, franchement, mon lardon, on s’en passerait bien. Un travail vite fait est un travail vite payé. Et c’est avec une besace bien pleine qu’on va enfin pouvoir s'acheter ce fameux costume violet en velours côtelé dont on rêve depuis si longtemps. Alors t’avises pas de foirer l’assaisonnement, compris ! Je digresse. Pour vous, chez vous, faites comme moi et préférez plutôt le crépuscule, voire carrément la nuit. Parfois une ruelle sombre fait bien l’affaire, mais seulement pour les volailles les plus tendres. Là, on est plus sur du costaud, vaut mieux la conduire dans un lieu à l’écart et qui vous est familier. Bien connaître sa cuisine, c’est s’assurer d’un plat réussi.
Aujourd’hui avec Paulus on a choisi une vieille grange désaffectée dans les faubourgs malfamés de la ville. Ici tout est crasseux. Déjà, ça met une sorte d’ambiance, du genre dentiste-maréchal-ferrant qui troue des molaires entre deux fers à cheval. Ensuite, vous pouvez être sûr que tout le monde ici à quelque chose à se reprocher (pas nous autres, on est irréprochables), ça évite les fouille-merde intempestifs.

Dans un deuxième temps, c’est la volaille qu’il va falloir sélectionner. Un commanditaire bien avisé vous demande de lui cuire tel ou tel dindonneau ? soyez sûr de bien l’étudier avant de foncer tête baissée. Pas vrai mon Paulus ? Pas vrai ? Bon, il m’écoute pas. C’est pas le couteau le plus affûté du tiroir. Tant pis. J’en étais où ? ah oui ! Que ce soit un saltimbanque, un vendeur de chaussures ou un vétéran, apprenez ses habitudes pour savoir à quel moment vous allez pouvoir le ramener jusqu'à la cuisine. Mon astuce du chef : pour assommer correctement, ne visez pas les tempes, mais plutôt l’arrière de la tête.
Pour cette séance de démonstration, on vous a dégoté un débiteur qu’un gros bonnet réclame depuis belle lurette. Le larron sortait tout juste d’un casino clandestin pour dessaouler : on a profité du moment où sa rétine s’accoutume à l’obscurité pour lui lubrifier la nuque d’un patin bien beurré.

Une fois que vous êtes en place avec votre produit devant vous, il va falloir le parer. Le parer, c’est-à-dire le vider de tout son superflu (vêtements, bourses, notamment et surtout) et le ficeler. Pour tous ceux qui ont un passif de marin, vous aurez un avantage notoire. Pour tous les autres, ne serrez pas trop les nœuds : si la viande se violace, elle risque la nécrose et ça sera plus comestible. Pas bien ça. A éviter.

Munissez-vous des deux gousses d’ail, que vous allez délicatement venir déposer dans votre propre bouche. Paulus, l’ail. Mange l’ail, mon lardon. Voilà. Frottez bien sur vos babines, sur votre langue et sur votre palais, que ça s’imprègne le plus possible. Dès que vous vous sentez bien infusé, penchez-vous vers votre volaille, et murmurez-lui droit dans ses naseaux un mot gentil. HE ! CREVURE ! DEBOUT MON POULET !

C’est quand il commence à reprendre conscience qu’on s'occupe de la garniture et de la farce. Le moment où il émet son premier grommellement est primordial : assurez-vous au préalable de vous être enduit de beurre le poing duquel vous êtes le plus adroit et cueillez derechef ce premier râle d’un marron dans la panse. Il est important que votre dinde n’ait aucun répit. C’est quand vous y montrez un moment de faiblesse que l’animal peut reprendre l’ascendant. Mon astuce du chef : ne fricassez pas plus de deux côtes, et de préférence les flottantes, histoire de ne pas y percer un poumon. Ce serait malencontreux : ils parlent moins bien les dindons quand il leur manque une pompe à air.
Là, quand la dinde est déjà bien secouée, vous y faites quelque chose de soudain et de déstabilisant : une petite gigue par exemple, assortie d’une petite comptine : “mironton mirontaine, parle ou j’te perce la bedaine”. La viande saisie (d’effroi) se met alors à caqueter d’elle-même. Munissez-vous de votre couteau de prédilection et menacez votre dinde en fronçant les sourcils le plus possible. Mon astuce du chef : plus vos sourcils seront froncés, plus votre volaille vous prendra au sérieux.

  - Mais enfin, vous ne m’avez même pas posé de question !

  - rrhglpGRMPLFHMPFLEHGGHMERRAAAHGRRHLAAAKKMPLFGGHHHAAAAAAAA !!!!!

  - D’accord, d’accord, je vais tout vous dire…

Notez que la vigueur de l’ail dans votre haleine restera votre allié numéro un jusqu’à la fin de votre préparation. Eh voilà qu’est-ce qu’il fallait qu’on démontre ! La dinde est à poing, il ne lui reste plus qu’à passer à table. Paulus, tu écoutes bien toutes ses causeries à la canaille, et tu lui recolles une petite volée de châtaignes de temps à autre, pour la bonne mesure, histoire qu’il oublie pas le goût de tes phalanges.

C’est tout ce qu’on a le temps de voir pour aujourd’hui mes apprentis queux, j’espère que vous avez passé un agréable moment en notre délicieuse compagnie ! Nous on s’est régalés… Paulus ? C’est bon Paulus, y’a plus aucun marron qui va rentrer là, il est farci. Quant à nous autres, on se retrouve très bientôt pour une nouvelle recette : la tête de veau et ses patates en giroflée !


Ah, si, j’oubliais : préchauffez le four à 220°C (thermostat 7). Faites disparaître les preuves.
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